Hafaliana Andriamisandratra : Chi va piano…
1 décembre 2022 // Musique // 7374 vues // Nc : 155

Prix du Conservatoire de Paris et déjà enseignant sous licence Yamaha, ce jeune pianiste en a clairement sous la pédale, comme on dit. Épris de Chopin et de Debussy, c’est néanmoins vers la composition de musiques de films qu’il pense se diriger.

« Dans la musique classique, je recherche plus la musicalité que la virtuosité. J’aime les nuances, les expressions, les mélodies que transmettent mes mains quand je joue », confie Hafaliana Andriamisandratra, 23 ans, étudiant depuis quatre ans au Conservatoire international de musique de Paris. Son récital au Cercle germano-malgache (CGM) à Analakely en novembre dernier, lors de son passage à Madagascar, a été l’occasion de montrer toute l’étendue et la richesse de son clavier. Pour la circonstance, le jeune pianiste avait choisi de puiser dans le grand répertoire romantique avec la Polonaise héroïque de Chopin (il ne cache son faible pour l’écriture dramatique et émotionnelle du compositeur polonais, « particulièrement ses quatre Ballades et le Concerto. » et la Sonate en Ut mineur Op.10 1er mouvement de Beethoven, sans s’interdire l’approche plus impressionniste de l’Arabesque n°2 de Debussy.

« Le piano peut rendre toutes sortes de sons comme un orchestre, j’ai tout de suite su que j’allais en faire mon métier. »  Il a 13 ans lorsqu’il découvre le piano et la musique classique au Centre régional d’enseignement de musique à Antsirabe. Actuellement en classe de perfectionnement, il vient de remporter le Prix du Conservatoire avec une note de 17 sur 20, ce qui donne une idée de son potentiel. En parallèle, il poursuit des études en classe préparatoire à l’enseignement au sein du Conservatoire à rayonnement régional de Versailles, autre temple de la musique classique en France, où pas moins de 150 professeurs forment chaque année 2 500 élèves.

Hafaliana Andriamisandratra n’a pas grandi dans une famille de musiciens. Il n’est pas né avec un Steinway à côté de son berceau. Tout ce qu’il a acquis c’est à force de travail, des  milliers d’heures à s’escrimer sur les touches noires et blanches de son instrument. « La musique classique est difficile, elle exige de la discipline, de l’endurance et de la patience, mais quel bonheur quant à force d’entraînement vos doigts parviennent enfin à atteindre les touches inaccessibles ! » Bien que déjà professeur à l’école Yamaha Music School de  Colmar, en Alsace, le jeune homme sait que dans son milieu, « on est en apprentissage à vie » et que la transmission du savoir est en soi un plaisir, après la douleur des premières leçons de solfège. « L’art est difficile. Je peux vous dire que mes élèves juristes ou avocats préfèrent largement étudier leurs cours de droit qu’une portée de musique classique, mais il faut bien en passer par là ! » 

Il admet que le piano a décuplé son niveau de concentration et de mémoire. « Quand on joue, tous les sens sont sollicités. En ce sens, je peux dire que le piano a forgé ma personnalité. » Et contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la rapidité du jeu qui fait le virtuose, mais la qualité du son et la capacité à faire passer une émotion. « La technique est un moyen pas une fin en soi. J’admire comment les pianistes de jazz parviennent à se détacher de la note écrite pour improviser et exprimer tout ce qu’ils ressentent sur le moment. C’est une autre  technique et du moment que la musicalité est là, toutes les musiques se valent. »

Il a intégré le réseaudes écoles de musique enseignant sous licence Yamaha grâce à un concours d’entrée passé cette année. Les Yamaha Music Schools, basées dans une quarantaine de pays,existent depuis une cinquantaine d’années et développent des techniques innovantes destinées à tous les âges, pratiquement dès 3 ans. « J’ai choisi ce réseau qui a déjà formé six millions d'étudiants à travers le monde entier, car cela t’accrédite et te protège au niveau professionnel. » Au-delà de l’enseignement et de ses propres études cours, le jeune homme se produit tous les ans à l’église Saint-Merri, en plein cœur deParis, et au Studio l’Accord Parfait où toutes les musiques du monde ont droit de cité.

L’avenir ? Se produire comme pianiste, bien sûr, mais pourquoi pas aussi se tourner vers la composition de musiques de films ? « En toute honnêteté, je ne pense pas pouvoir composer des sonates comme Beethoven. Mais j’aime créer de la musique en me basant sur des histoires. » De la Leçon de piano au Pianiste, il est vrai que cela ouvre la voie à bien des chefs d’œuvre.


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir