Gaëlle Randriamanana-Pless : Valoriser les déchets
1 décembre 2024 // Entreprendre // 3673 vues // Nc : 179

A la tête Société de Tri Compactage et Valorisation des Déchets (STCV) depuis 2022, l’entrepreneure Gaëlle Randriamanana-Pless a été élue Femme Francophone par l’Association Internationale des Maires Francophones cette année. Une énième reconnaissance pour celle qui ambitionne de résoudre les problèmes d’insalubrité et de pollution industrielle à Madagascar.

Que fait STCV ?
C’est une entreprise sociale et environnementale qui propose des prestations de programme RSE, via la gestion de déchets recyclables : papier carton, plastique, aluminium, verre. Nous collectons, traitons et valorisons. On propose des abonnements aux sociétés qui sont sensibles à l’environnement via leur programme RSE. On les conscientise aussi pour qu’ils deviennent écocitoyens en adoptant les écogestes, et jettent les déchets dans des emplacements dédiés.

Quelle est la valeur économique des déchets ?
On crée de l’économie circulaire. C’est-à-dire qu’on traite les déchets pour les transformer en de nouveaux objets, et éviter de puiser dans les ressources de la terre. On produit des briques et des charbons écologiques pour remplacer le charbon de bois, ces combustibles remplacent le bois dans les chaudières des zones franches. On produit aussi des sacs à partir des déchets et des écogoodies. Nous sommes toujours à la recherche de transformation d’exutoires pour de nouveaux produits.

Comment est l’engouement des entreprises ?
On travaille avec une trentaine d’entreprises à Antananarivo. Mais nous irons dans 3 régions supplémentaires prochainement. En effet, nous allons former des hôteliers pour qu’ils mettent en place le tri sélectif, ainsi, nous pourrons collecter directement leurs déchets recyclables. L’objectif est d’impacter positivement sur le tourisme durable qui est l’une des vitrines de développement durable de Madagascar.

Qu’en est-il de la dimension sociale ?
Actuellement nous travaillons avec plusieurs femmes vulnérables dans des fokontany. On leur donne une activité génératrice de revenu pérenne avec la collecte de déchets plastiques. Ces femmes n’ont aucun diplôme, ne savent à peine écrire, et pourtant elles sont mères célibataires avec plusieurs enfants à charge. Sur notre plateforme logistique, on a 60% de femmes vulnérables anciennement collecteuses dans les fokontany qui ont été mises en CDI.

Maintenant elles ont un travail décent, avec un suivi médical, une assurance retraite, et un compte bancaire. STCV est là pour elles tant qu’il y aura des déchets, et il y en aura toujours.

Quels sont les défis dans votre travail ?
Nous avons besoin d’appui. Par exemple, nous payons des impôts comme une entreprise normale alors que nous ne devrions pas car on aide la commune à l’assainissement et il y a l’aspect social. C’est pour cela que nous nous battons pour le statut d’entreprise sociale et solidaire.

Quelle sera la suite de votre engagement ?
Nous avons plusieurs projets en commun avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, notamment le projet GESDA à Ampefiloha, un quartier pilote. Actuellement, STCV est incubée chez SPRINT (Startup Paris Region Ile de France International), et nous avons été sélectionné pour représenter Madagascar au Sommet International SPRINT à Paris en octobre.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Site web : stcv.pro

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir