Gaëlle Randriamanana-Pless : Valoriser les déchets
1 décembre 2024 // Entreprendre // 4681 vues // Nc : 179

A la tête Société de Tri Compactage et Valorisation des Déchets (STCV) depuis 2022, l’entrepreneure Gaëlle Randriamanana-Pless a été élue Femme Francophone par l’Association Internationale des Maires Francophones cette année. Une énième reconnaissance pour celle qui ambitionne de résoudre les problèmes d’insalubrité et de pollution industrielle à Madagascar.

Que fait STCV ?
C’est une entreprise sociale et environnementale qui propose des prestations de programme RSE, via la gestion de déchets recyclables : papier carton, plastique, aluminium, verre. Nous collectons, traitons et valorisons. On propose des abonnements aux sociétés qui sont sensibles à l’environnement via leur programme RSE. On les conscientise aussi pour qu’ils deviennent écocitoyens en adoptant les écogestes, et jettent les déchets dans des emplacements dédiés.

Quelle est la valeur économique des déchets ?
On crée de l’économie circulaire. C’est-à-dire qu’on traite les déchets pour les transformer en de nouveaux objets, et éviter de puiser dans les ressources de la terre. On produit des briques et des charbons écologiques pour remplacer le charbon de bois, ces combustibles remplacent le bois dans les chaudières des zones franches. On produit aussi des sacs à partir des déchets et des écogoodies. Nous sommes toujours à la recherche de transformation d’exutoires pour de nouveaux produits.

Comment est l’engouement des entreprises ?
On travaille avec une trentaine d’entreprises à Antananarivo. Mais nous irons dans 3 régions supplémentaires prochainement. En effet, nous allons former des hôteliers pour qu’ils mettent en place le tri sélectif, ainsi, nous pourrons collecter directement leurs déchets recyclables. L’objectif est d’impacter positivement sur le tourisme durable qui est l’une des vitrines de développement durable de Madagascar.

Qu’en est-il de la dimension sociale ?
Actuellement nous travaillons avec plusieurs femmes vulnérables dans des fokontany. On leur donne une activité génératrice de revenu pérenne avec la collecte de déchets plastiques. Ces femmes n’ont aucun diplôme, ne savent à peine écrire, et pourtant elles sont mères célibataires avec plusieurs enfants à charge. Sur notre plateforme logistique, on a 60% de femmes vulnérables anciennement collecteuses dans les fokontany qui ont été mises en CDI.

Maintenant elles ont un travail décent, avec un suivi médical, une assurance retraite, et un compte bancaire. STCV est là pour elles tant qu’il y aura des déchets, et il y en aura toujours.

Quels sont les défis dans votre travail ?
Nous avons besoin d’appui. Par exemple, nous payons des impôts comme une entreprise normale alors que nous ne devrions pas car on aide la commune à l’assainissement et il y a l’aspect social. C’est pour cela que nous nous battons pour le statut d’entreprise sociale et solidaire.

Quelle sera la suite de votre engagement ?
Nous avons plusieurs projets en commun avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, notamment le projet GESDA à Ampefiloha, un quartier pilote. Actuellement, STCV est incubée chez SPRINT (Startup Paris Region Ile de France International), et nous avons été sélectionné pour représenter Madagascar au Sommet International SPRINT à Paris en octobre.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Site web : stcv.pro

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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