Festival 321 : 3, 2, 1… Dansez !
5 août 2022 // Arts de la scène // 5144 vues // Nc : 151

Du 22 au 27 août, la cinquième édition du Festival 321 investira différents lieux de Tana, notamment le no comment® bar à Isoraka le 24 août. Initié par la Compagnie Rary, il verra la participation d’une trentaine de danseurs nationaux et internationaux.

Le Festival de danse contemporaine 321 est avant tout une rencontre chorégraphique, une plateforme biennale d’expression et de créativité. Depuis 2014, date de sa création par les Compagnies Rary et Lovatiana, il a pour objectif de mettre en place un programme d’accompagnement chorégraphique sur des projets en cours. Pour cette cinquième édition, les préparatifs ont déjà commencé depuis le mois de novembre dernier. « Dans une école de danse, on aspire à devenir un danseur professionnel. Dans la danse de création, il faut directement un produit. Nous nous sommes dit qu’il fallait donc se focaliser sur les pièces chorégraphiques », explique Ariry.

L’accompagnement consiste donc à conduire les jeunes chorégraphes à la réflexion, à construire une démarche qui a un sens. « On leur pose la question, pour quelles raisons ils ont choisi telle musique, tel accessoire, tel mouvement… Il faut que les jeunes puissent trouver une explication et un sens dans chaque élément qui constitue leur pièce. On est là pour leur guider et voir s’ils apportent de l’innovation par rapport à ce qui a déjà été fait. » Pour cette année, Ariry a collaboré avec deux autres chorégraphes et danseurs : Njara Rasami qui a également une émission de danse à la télé et Adrien Rakotozafy, évoluant dans la danse debout. Ensemble ils forment Karibo Indray pour l’organisation de cette 5ème édition. « Chacun apporte ses expériences dans le domaine de l’organisation d’événements, également en tant que danseur et chorégraphe. Avec les jeunes, nous leurs donnons des techniques de danses, d’exploration chorégraphique et la mise en scène », souligne Njara Rasami.

Pourquoi 321 ? Parce qu’il faut se focaliser sur des petites pièces qui ne dépassent pas sur scène les trois danseurs. « À notre époque, avec les Compagnies Vahinala, Rary et Up The Rap, on tournait à 11 danseurs en Europe, aux États-Unis et en Afrique. Aujourd’hui, ce quota pour Madagascar n’est plus possible alors qu’au Burkina Faso ou au Sénégal, ils tournent encore à 12 voire 20 personnes. Tout simplement, parce que les billets d’avion sont chers et les programmateurs hésitent car Madagascar est loin. Notre seule optique pour pouvoir tourner, c’est l’océan Indien et c’est encore problématique », se désole Ariry. Pousser les jeunes à création est déjà une étape non négligeable, mais les difficultés résident dans la diffusion des œuvres. Où vont aller ces jeunes ? C’est la question qui se pose. « L’objectif n’est pas forcément de devenir planétaire, mais atteindre au moins les niveaux national et régional », fait valoir Ariry. « Depuis que je suis dans le milieu de la danse, les seuls tremplins sont l’Institut français de Madagascar (IFM) ou les Alliances françaises qui donnent un coup de pouce aux artistes chorégraphiques malgaches pour réaliser leurs tournées. Le manque de lieux est aussi problématique. Seul l’IFM est capable d’accueillir des pièces chorégraphiques, même si les lumières ne sont plus adaptées. Au Sénégal, il y a le Grand Théâtre National de Dakar avec des studios de répétition. Ici, nous n’avons que le Tranompokonolona mais vu son état… »

Malgré tout, promouvoir la danse fait toujours partie de ses plus grands défis, même après 30 ans de carrière. Le Festival 321 sera pluridisciplinaire cette année, avec du slam, de la photographie, des percussions et bien sûr des performances. Une trentaine de participants seront présents, nationaux venant d’Antsirabe, Mananjary, Mahajanga, Tana, Moramanga et Toamasina, et internationaux venant de Maurice et Rodrigues. « La chorégraphie n’est pas simplement de la danse, c’est la scénographie, le design, la photographie… Une discipline ne peut pas évoluer si elle ne se fusionne pas avec les autres. L’idée, c’est vraiment de mélanger les jeunes dans différents domaines pour développer la créativité et l’innovation. »


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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