Fée Fée : Au ras du soul
1 septembre 2025 // Musique // 5842 vues // Nc : 188

Ne vous fiez pas au nom : Fée Fée n'a rien d'une princesse Disney. Cette soul woman malgache préfère les envolées vocales aux baguettes magiques. Cinq ans qu'elle enchante son public avec une recette qui marche : du malgache poétique et une voix qui peut passer de la douceur cristalline à la fougue d'une Tina Turner.

Dans ses clips comme en live, Fée Fée reste fidèle à elle-même. Ses mimiques, ses gestes un brin sexy, mais surtout cette voix qui enchante son public. Voilà cinq ans qu'elle a commencé sa carrière dans le registre soul, cette auteure-compositrice-interprète qui décrit sa musique comme « à la fois tendre et féroce ». Juste. Car ce timbre d'une douceur presque cristalline en studio cache quelque chose. Une puissance vocale qui ne se dévoile vraiment qu'en concert. Quand l'émotion la submerge, ses cris et envolées rappellent la fougue d'une Tina Turner, l'intensité brute d'une Janis Joplin. Les mélomanes qui l'ont vue se produire dans ses cabarets et showcases le savent : cette jeune nana a le potentiel pour rejoindre la lignée d'exception des grandes dames du genre. Aretha Franklin, Etta James, Amy Winehouse – du beau monde. Mais attention, elle a plus d'une corde à son arc. « Je suis un peu bipolaire. J'ai mis cette partie de moi dans ma musique. C'est pour cela qu'il peut y avoir du soul jazz, du RnB, de l'afrobeat ou même du Bà gasy dans mes compositions. J'aime tout ce qui fait rêver, tout ce qui fait voler », précise-t-elle.

Écrivant elle-même ses textes, Fée Fée raconte la vie. Celle avec beaucoup d'amour, forcément. Il faut savoir que chacun de ses titres entre dans une logique, une continuité. Les écouter les uns après les autres, c'est comprendre l'histoire d'amour qu'elle tente de raconter. « Comme dans un conte de fée », lance-t-elle avec ce grand sourire qui la caractérise. Le pseudonyme Fée Fée ? Selon elle, ça signifie « angano-angano », une histoire féérique. Son histoire avec la musique ressemble d'ailleurs à ça. C'est dans le studio de Dossy, un ami de longue date, que Fée Fée peaufine ses créations et sa technique vocale. En remontant le fil, le secret de la chanteuse vient d'une vie baignée de musique : "Un jour à la fois", sa toute première reprise, les chorales, les covers et surtout cette passion pour le Kalon'ny Fahiny.

Madagascar compte plusieurs grosses pointures en matière de soul. Nataly Andria avec sa pop electro-soul, Dénise pour le R&B… Pour se démarquer, Fée Fée a choisi d'écrire dans sa langue maternelle, avec ces grands traits poétiques, très littéraires. Rien d'étonnant quand on appartient à la même famille que la présidente du cercle des poètes et écrivains malgaches – Havatsa-Upem – une certaine Hajaina Andrianasolo. « Le malgache a toujours été important pour ma famille qui voulait que j'en fasse des études, mais moi, je l'ai porté dans ma musique », déclare l'artiste soul. Pour l'international, Fée Fée prévoit d'y aller avec cette même langue maternelle. Ce grand respect du malgache n'exclut pas quelques touches de slam en anglais ou français par-ci par-là. C'est sa poudre de fée.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 32 46 094 03
koriantsoa@over-theinfluence.com (Riantsoa Andrianasoloniaina, manager)

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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