Eklyps : Surdoué du rap
2 août 2021 // Musique // 9297 vues // Nc : 139

Son rap « conscientisé » donne à réfléchir, mais sait aussi ambiancer quand il le faut. Révélé au concours international « End of the Weak », il doit participer cette année à un important projet de compilation de rap africain. Sa carrière n’est décidément pas à éclipse.

On le retrouve souvent au côté d’Epistolier, un des rappeurs les plus influents de sa génération. C’est grâce à lui, entre autres, qu’Eklyps s’est lancé dans le milieu du rap malgache, il y a maintenant sept ans. « On se connaît depuis les bancs de l’école. À la fac, Epistolier avait son groupe Les 12 Apôtres. Il m’a demandé d’enregistrer en studio avec lui et nous avons créé le duo connu d’abord sous le nom de Steve et Tsiry, nos prénoms. » Même si les deux amis aiment toujours se retrouver sur scène, ils ont décidé de se lancer chacun dans une carrière solo. Rappeur engagé, Eklyps chante les réalités sociales avec un franc-parler qui parfois dérange, mais qu’il juge nécessaire. Un rap dit « conscient » ou conscientisé, un rap qui peut faire bouger les choses, faire réfléchir.

Ses textes dénoncent l’injustice, les discriminations, les inégalités sociales avec néanmoins des choses plus « ambiancées » où son flow envoûtant fait mouche. Eklyps a été à bonne école, bercé depuis toujours par les légendes du rap malgache, Bigga Tovo, Da Hopp, Karnaz, Dio-XVI… « Au début, j’écoutais beaucoup de rap abstrait, métaphysique comme on dit ici, jusqu’à ce que je découvre l’album Ara Malagasy de Bigga Tovo en 2015, qui m’a ramené à des choses beaucoup plus concrètes, au quotidien que nous vivons. » Il est membre du label Kolotsaina Mainty (Culture Noire), créé par Bigga Tovo dans le but d’accompagner les artistes « blacks » et de mettre en valeur leur musique.

Sélectionné au concours End of the Weak (EOW), une compétition internationale de MC (maîtres de cérémonie), Eklyps sait qu’il faut sans cesse évoluer et apprendre pour atteindre ses objectifs. Sans aller dans la facilité consistant télécharger des instrus sur le net. Raison pour laquelle il collabore avec des beatmakers malgaches pour habiller ses textes. « Je fais souvent appel à Yagamy et Kalidas. Il est vital pour nous de soutenir la production locale. » Fruit de son travail, Eklyps a été appelé par le producteur africain Zaïbosprod pour représenter Madagascar sur le projet de compilation de rap africain Lafrap’s Griots Project 2021.

Pour le moment, il prépare la sortie de son premier EP (Extended Play) composé de sept titres baptisé Eclipse, tout simplement. « Il définit qui je suis. J’adore la nuit, les sorties mais j’aime également étudier. J’aborde également le point de vue de mes parents qui ne sont pas pour que je fasse du rap. Je veux leur prouver qu’ils ont tort. » D’autres projets se profilent également, la préparation d’un premier album et des featurings (participations) notamment avec une rappeuse malgache bien connue.


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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