Chouppiii : Un souffle d’humanité
7 août 2025 // Photographie // 3067 vues // Nc : 187

Chouppiii, Andoniaina Randrianomanana à l’état civil, fait la couverture de ce numéro de nocomment. L’artiste se définit comme photographe humanitaire. Dans ses clichés, elle cherche à montrer – au-delà des émotions – ce qu’elle appelle le “côté humain”.

Elle a récemment dévoilé, sur ses plateformes sociales, une série de photos intitulée Zaza Very (enfants perdus). Pendant plusieurs jours, la jeune femme a arpenté la capitale, suivant des enfants qui vadrouillent, observant leurs errances, leurs silences, leurs éclats de rire fugaces. « Ce projet est une exploration introspective et parfois un peu mélancolique de la solitude, de l’errance, des rêves muets. Pas de misérabilisme, mais la beauté des âmes en quête, de ces fragilités où la lumière sculpte des émotions suspendues », explique-t-elle. Chaque cliché devient une fenêtre sur des instants où la poésie de la rue côtoie une vérité parfois brute.

Mais Zaza Very n’est pas un cas isolé. Avec Zaza Gasy (enfants malgaches), Chouppiii a déjà exploré l’univers des enfants, magnifiant leur pureté et leur joie de vivre. Entre ombres et éclats, elle raconte la résilience de ces jeunes âmes, souvent dans des décors modestes où perce une lumière intérieure irrésistible. « Je suis constamment à la recherche d’histoires à raconter. Ma tête fourmille d’idées », souffle-t-elle.

Ce que la photographe recherche, c’est l’authenticité. « Plutôt que de documenter froidement, je veux interpréter le monde, inviter ceux qui regardent mes photos à voir au-delà de l’évidence », détaille la jeune artist. D’où ces clichés pleins de contrastes – lumière douce, ombres denses. « Photographier, c’est capturer l’essence de l’instant. Rien de moins », dit-elle, philosophe.

D’où vient l’étincelle ? « L’inspiration, c’est un éclair, une intuition. Une lumière qui frappe, une ombre qui danse, un éclat de rire. Ces moments ne se reproduisent jamais. Il faut les voler au temps », dit-elle. Derrière l’instinct, il y a aussi un travail acharné : savoir composer, attendre la bonne lumière, comprendre le rythme d’un sujet.

Pour Chouppiii, une photo réussie n’est pas forcément parfaite techniquement. « Elle doit provoquer quelque chose, éveiller une émotion, une question. La beauté se cache parfois dans le chaos d’une scène, dans un flou ou un contre-jour imprévu. Ce qui compte, c’est l’âme, l’histoire, cette vibration qui reste quand l’image disparaît de l’écran », déclare-t-elle, comme dans un cours magistral. Entre deux séries sur les enfants, elle rêve déjà d’explorer de nouveaux terrains : contrastes urbains, portraits intimes, atmosphères où la lumière devient personnage principal.

Solofo Ranaivo

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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