Aynah : Éclectique électrique
1 mars 2022 // Musique // 9529 vues // Nc : 146

La zique, c’est son carburant. De préférence, la soul et le R’n’B, mais sans s’enfermer dans un genre précis. Avec ses musiciens, Aynah propage une musique également saupoudrée de pop, rock, funk et même de salegy.

Douée pour le chant, Aynah a toujours gagné dans les concours. Mais autour d’elle, il a fallu convaincre : « Dans la famille, on ne m’a pas soutenue à 100 %, j’ai dû faire des sacrifices car j’ai la musique dans le sang, impossible de faire autre chose. » Dès l’âge de 9 ans, elle chante à l’église et c’est là, avec une amie, qu’elle tente plus tard de monter un groupe évangélique. « Ça n’a pas marché. Finalement, on s’est tournées vers les animations de mariage. » Puis elle se retrouve choriste dans le groupe de musique traditionnelle Tigah. Son guitariste, Jacquinot, la prend sous son aile et la pousse à aller plus loin, mais le groupe splite : retour à la case départ En 2019, elle participe à un bœuf à La Fabrik à Ambondrona et est remarquée par un jeune manager, Mampiray Solofoniaina. « Il m’a fait entrer dans son label Isaray Cultural Consulting. C’est également lui qui m’a aidée à trouver les musiciens qui jouent avec moi. »

Avec sa voix cristalline et intense, Aynah séduit les amateurs de soul et de R’n’B. Mais elle maîtrise aussi bien les autres rythmes, traditionnels ou modernes. « La soul est une musique qui me parle. J’écoute beaucoup Amy Winehouse, Sia, Beyoncé ou Jessie J. Mais aussi Tence Mena ou Denise, je suis capable d’explorer d’autres genres musicaux. » Elle se revendique donc éclectique mêlant les influences pop, rock, funk et même salegy. Sur scène, elle est accompagnée par Manoa, à la basse, Zo, au clavier, Nantis à la batterie et Ralph à la gratte. Une équipe bien rodée. Et justement, jouer en équipe, elle connaît, puisqu’elle joue du rugby depuis toute petite ! Elle est d’ailleurs issue d’une famille de sportifs avec une maman footballeuse. « Après le bac, j’ai suivi une formation pour devenir arbitre de rugby, sur les conseils de ma mère. J’ai été arbitre pendant cinq ans, puis j’ai repris la musique. »

Sur scène comme sur un terrain de rugby, elle retrouve la même énergie et la force mentale qui permet d’affronter les obstacles. « Ce n’est pas un secret, il est très difficile de vivre de la musique à Mada. Mais je ne me laisse pas faire. Je me bats chaque jour pour pouvoir atteindre mes objectifs. » Elle le dit dans sa chanson Mila Miaina (Il faut vivre). « J’écris quand je suis en colère, triste ou joyeuse. Peu importe ce qui t’arrive, il ne faut jamais baisser les bras. » Pour le moment, Aynah ne prévoit pas de sortir d’album. Elle préfère se consacrer à la scène et partager son amour du direct, seul moyen de communier sans tricherie avec son public. Une nature !


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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