Antsabey : On dirait le Sud
2 septembre 2021 // Musique // 9426 vues // Nc : 140

Venus du Sud-Ouest, ils ont à cœur de faire découvrir leur musique à forte valeur identitaire. À la clé, un premier album gorgé de mangenaky, tsapiky, rodoringa, banaike… Tout ce qu’il faut pour bouger !

Célébrer la vie en chansons, c’est tout ce qui importe au groupe Antsabey, originaire du sud-ouest de Madagascar. « Choisir le nom Antsabey était une évidence. Il vient de miantsa qui, dans le Grand Sud, est une manière de chanter, de raconter de communiquer et de célébrer la vie en chansons », explique Djahmyll, le chanteur principal. La rencontre avec Bienvenue, à la guitare, a permis d’abord de créer un duo en 2009, puis au fil du temps sont venus s’ajouter Abdillah à la basse et Do à la batterie et aux percussions. Ensemble, ils portent haut les couleurs du Grand Sud en s’inspirant des différents rythmes de leur région.

« Notre style est une fusion de mangenaky, de tsapiky lent du peuple Masikoro, de rodoringa, un rythme d’encouragement pendant le ringa, la lutte traditionnelle à mains nus, de banaike, inspiré des rythmes des trots du zébu, de tsapiky, d’antsa et de Takasy, la prière aux ancêtres, une variante du beko. Tout cela joué de façon moderne, sans en dénaturer l’esprit ni le style. » Cette diversité musicale enchante à la fois les oreilles et les corps, car la musique du Sud sait être envoûtante. Elle leur a permis de jouer sur plusieurs scènes à travers le pays, grâce au projet Atsimozika initié par l’Alliance française de Toliara en 2017, une production regroupant des dizaines de musiciens et chanteurs. « Cela a abouti à une tournée nationale dans la plupart des villes principales. Une expérience musicale pleines d’échanges avec des musiciens professionnels ayant parfois de longues carrières à l’international. »

Fort de cette expérience, le combo est aujourd’hui en pleine préparation de son premier album intitulé Roso qui signifie « C’est parti » avec dix titres inspirés de différents rythmes comme Bilo pour le rodoringa, Mpitari-Posy pour le tsapiky ou Mamolava pour le mangenaky. « C’est un album qui fait voyager en abordant les us et coutumes mais aussi la réalité sociale… Ces dernières années, nous avons beaucoup composé, écrit et joué , il est temps de montrer les fruits de ce travail ! » Le groupe est monté sur la scène du Pata Pata Bar à Toliara en juillet dernier pour donner un avant-goût de cet album, avec une tournée nationale prévue en octobre pour sa promotion. Mais ce n’est pas tout. Le groupe multiplie les contacts avec des agents et organisateurs en Europe pour une tournée européenne de juin à août 2022.  La musique malgache sait se faire entendre.


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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