Anso : L’Afrique, c’est chic !
13 septembre 2022 // Mode & Design // 3625 vues // Nc : 152

Installée au Cap, en Afrique du Sud, Anne-Sophie Randriamahanina dit Anso a choisi de travailler dans la mode. Funky et engagées, ses créations s’inscrivent dans la « slow fashion », une approche éthique et respectueuse de l’environnement à contre-courant de l’industrie du vêtement.

Des briquets vides, des ouvre-boîtes, des opercules de canettes… tout est réutilisable dans l’Amazing World of Anso, référence au monde incroyable de Gumball, dessin animé dont elle est fan et qui lui a inspiré sa marque. « Mes créations sont inspirées de la culture pop. J’aime les univers débridés et plein de couleurs, comme dans les dessins animés. » Chez Anso, on recycle mais dans le fun et la bonne humeur. Son bonheur, chiner sur les marchés ou dans les brocantes pour récupérer des bijoux cassés ou abandonnés. « Je pense qu’on peut tout recycler et tirer des trésors de tout. » Et Madagascar n’est jamais loin de son imaginaire. Ayant grandi à Tana, elle a une attirance particulière pour le travail des artistes et artisans locaux. Chez eux, le recyclage et l’utilisation de matériaux naturels est comme une seconde nature. Elle-même n’hésite pas à intégrer les pierres semi-précieuses de l’île dans ses créations pour réaliser des pièces uniques. « J’aime faire les choses à ma façon, mélanger les genres, les tailles, les matériaux. La création, c’est ma façon à moi d’arriver au beau et de le rendre accessible. »

Anso a d’abord commencé par la création de bijoux. Parmi ses pièces phares, des boucles d’oreilles en opercules de canettes ou réalisées à partir de briquets, baptisées Fire Up Earrings, les Candy Charm Necks, des colliers et bracelets en perles recyclées ou encore les Stoners Rings, des bagues en pierres fines. Mais au fil des années, elle sent le besoin d’élargir ses créations et de suivre ses envies. Elle décide alors de créer des vêtements très colorés, les Upcycled Tops, à partir de chutes de tissus ramassées ou chinées. Le choix du recyclage s’est vite imposé à elle, car elle a eu tôt fait de comprendre le côté voraceet destructeur de toute production industrielle. D’où sa réponse, la slow fashion ou comment faire de la mode sans chercher à piller l’environnement ni à faire travailler des petites mains sous-payées, parfois des enfants, dans des ateliers sordides.

Après avoir obtenu son diplôme destyliste à Paris, elle quitte la France, en 2016, pour de nouveaux horizons. « L’idée de partir à l’autre bout du monde était moins effrayant que de rester à Paris dans un environnement qui ne me convenait pas », avoue-t-elle. Elle s’envole pour l’Afrique du Sud qu’elle choisit pour le potentiel artistique de sa jeunesse. Elle dépose ses valises au Cap pour parfaire son anglais et finalement créer sa propre marque. « Il y avait d’autres destinations qui m’intéressaient. L’Italie, par exemple, pour apprendre le travail du cuir, ou la Nouvelle-Zélande pour m’initier à la permaculture, à l’agriculture durable. Mais après réflexions, et compte tenu de l’état de mes économies, je me suis dit que l’Afrique du Sud était un meilleur choix. » Et ce mois-ci, elle prévoit un retour aux sources, à savoir son premier séjour à Madagascar après cinq ans d’absence. « J’en profiterai pour faire le plein de matières premières, notamment les pierres semi-précieuses, mais aussi pour faire des rencontres avec des artistes et avancer des projets. J’aime l’idée de grandir et de me transformer. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir