Tiana Ramananjoelina : Ah ! La barbe !
9 juin 2022 // Beauté & Bien être // 4032 vues // Nc : 149

Porter une moustache ou une barbe bien taillées, avoir une coupe impeccable… c’est devenu une tendance. Allez chez le coiffeur n’est plus une nécessité mais une vraie détente pour les hommes qui commencent à aimer prendre soin d’eux, précise Tiana Ramalanjoelina, fondateur du Barber Shop The Original à Andraharo.

Depuis quelques années, aller chez le barbier est une vraie tendance. Les hommes aiment de plus en plus prendre soin d’eux et se détendre en allant au barber. « J’ai remarqué que depuis l’abondance des salles de sport, il y a une tendance chez les hommes à vouloir prendre soin de leur corps. Ce n’est plus considéré comme une activité dédiée aux femmes. » Depuis 2018, Tiana est le premier a avoir ramené le concept de barber shop à Madagascar. C’est un métier vintage et paraît-il un des plus vieux métiers du monde. Il est apparu au Moyen-Age et avait deux fonctions : celle de tailler la barbe et celle d’arracher les dents ou de saigner des fractures. Mais c’est dans les villes américaines que l’activité se développe lorsque les hommes allaient dans les salons de coiffures pour se raser ou se couper les cheveux. « Je n’ai pas travaillé dans le monde de l’esthétique mais dans le jeu de pari pendant une quinzaine d’années dans les réseaux de vente. J’ai beaucoup voyagé et j’ai découvert le concept de cette façon. J’ai décidé de suivre une formation en coupe, ensuite, j’ai pris un peu de temps pour faire mûrir le projet car je pensais que c’était possible de le faire en parallèle avec mon travail de l’époque. Finalement, j’ai décidé d’arrêter ma carrière professionnelle en entreprise pour me consacrer à 100 % dans l’entreprenariat. » Et c’est en 2018, que Tiana ouvre le premier Barber Shop à Andraharo. « J’ai ensuite rajouté le nom The Original puisque Barber Shop est un nom générique et que depuis, d’autres établissements se sont créés. Pour la petite histoire, c’est le dessinateur POV qui a réalisé le logo. »

Après 6 mois de formation auprès d’un ami, son barber shop entre en activité. Pour la décoration, il s’est inspiré du film Barbershop, en apportant un esprit industriel. Depuis l’ouverture, il s’est constitué une clientèle, majoritairement masculin, qui viennent soit pour se raser, pour se couper les cheveux ou prendre soin de leur visage. Tiana n’a pas eu de mal à se lancer dans l’aventure puisque plus jeune, il aimait déjà aller chez le coiffeur. « J’ai grandi au Japon jusqu’à mes 16 ans. A l’époque, c’était important pour moi d’aller chez le coiffeur et de faire un brushing. » En effet, pour être un bon barbier, il y a quelques petites techniques qu’il faut apprendre comme la manipulation des ciseaux, également celle de la tondeuse qui est très utilisée pour une question de rapidité et de précision. « Sinon, notre différence, c’est que nous sommes aux petits soins pour nos clients. Pour la barbe, nous avons un petit rituel avec la serviette chaude pour dilater les pores, l’huile de barbe pour finaliser le rasage, discipliner les poils et favoriser la repousse. Nous recevons aussi les femmes mais qui ont des coupes plutôt masculines comme l’undercut, quand le côté et l’arrière du crâne sont plus courts que le dessus. » Et dans un coin du salon, on retrouve Stephan et son matériel de tatouage. Il fait partie intégrante de l’activité du barbershop. « En fait, Stephan fait partie de mes premiers clients. Il m’avait déjà proposé d’intégrer le tatouage au tout début mais je ne voulais pas encore diversifier mon activité. Maintenant, il est présent sur rendez-vous. »  Tout comme dans les salons de beauté dédiés aux femmes, Tiana veut étendre son activité en proposant des soins esthétiques pour hommes, des massages et l’épilation. « J’ai déjà une pièce dédiée pour cela et je compte l’ouvrir dans quelques temps. Avec mon métier, j’ai l’impression de valoriser à ma façon les « mpanety », ces coiffeurs de quartier où tous les hommes vont pour se faire beau mais surtout pour discuter. »  


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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