Nofy : Du rêve entre les mains
14 décembre 2024 // Mode & Design // 6905 vues // Nc : 179

À Antananarivo, dans sa chambre qu’elle utilise comme son atelier, Malvina Andriniaina fait quelques nœuds. C’est son art, devenu, depuis quatre ans, son métier : le travail sur le macramé. De pièces décoratives pour une maison plus cosy ou pour les événements, aux bijoux, l’artisane personnalise, propose, noue et fait découvrir son monde un peu… Hippie. Chaque pièce est revue de près pour rendre un travail de qualité et de rêve.

Racontez-nous votre histoire avec le macramé…
De base, je n’ai pas commencé avec le macramé, mais avec les attrape-rêves. C’était aux environs de 2017, et c’était juste une passion, donc je n’avais pas vraiment dans l’idée de vendre. Quand j’ai rencontré ma première cliente, j’ai créé ma page Vohitry ny Nofy, en restant sur les attrape-rêves. Plus tard, j’ai découvert un style un peu bohème, et là, coup de foudre ! Je voulais en faire. C’est en 2020 que j’ai vu des vendeurs de fils macramé sur Facebook, puis j’ai fait un premier modèle, et j’aimais cela.

Même s’il a été mon premier essai, ce que j’ai fait a immédiatement plu à ma clientèle, et c’est là que j’ai commencé à recevoir des commandes. De base, je voulais faire des bijoux, parce que j’aimais bien en porter. Mais je n’ai pas réussi à en faire. Durant le confinement, j’ai arrêté mon boulot, et j’ai commencé à développer et à apprendre à en fabriquer. Ce n’est qu’en 2022 que j’ai réussi à faire des bijoux avec des pierres. Et c’est à partir de ce moment que j’ai créé ma page Nofy, pour différencier les décorations et les bijoux.

Comment créez-vous les bijoux et décorations ?
Vohitry ny Nofy a commencé avec ce style un peu hippie. Plus tard, j’ai découvert le « bohème », qui est aussi hippie, mais plus classe. Puis, à tout cela s’ajoute ma passion pour le rock : je m’en suis inspirée pour en faire des bijoux, dont celles de la collection « Tandroka ». C’est un mélange de corne, de pierre, et de macramé. À la création de la page, je n’ai pas encore trouvé ma cible, parce que justement, j’aimais ce côté un peu hippie et « dark », alors que les clients et boutiques étaient à la recherche de quelque chose de classe. J’ai arrêté mes activités sur la page Nofy pendant un moment, pour me reconcentrer sur ce que j’aime, et plus tard, j’ai découvert, qu’il y avait des personnes qui appréciaient mes propositions. En général, pour les bijoux, je regarde les photos sur Pinterest pour m’en inspirer. Mais je n’ai jamais réussi à en faire exactement pareil, mes mains ne voulaient pas vraiment me mener vers le modèle. Du coup, je pars de l’idée selon laquelle je veux faire quelque chose de similaire, puis je réarrange avec le matériel que j’ai… et ça donne tout autre chose. J’ai eu un peu moins de difficulté avec les décorations : une fois que j’ai l’idée en tête, avec l’habitude, je ne prends pas trop de temps pour en faire. Les décorations sont toutes personnalisées. J’essaye de ne créer que des modèles uniques pour les bijoux en pierre et en macramé, mais il est possible d’en fabriquer en quantité pour le macramé simplement.

D’où viennent les noms inspirés du rêve ?
C’est une longue histoire… Mais Vohitry ny Nofy est une inspiration de mon père. Une fois, il a acheté un bout de terre sur une colline et l’a appelé « Vohitry ny Nofy », donc La Colline des Rêves. Deux ou trois ans plus tard, après quelques histoires, j’ai redonné le nom à ma page. Je voulais faire quelque chose qui le rendrait fier : un petit bout de lui chez moi. Plus tard, j’ai gardé « Nofy » (rêve), pour les bijoux, en rappel à ce que je fais – ce métier – et comment je suis en train de vivre un rêve ! Tout ce que je fais, j’essaye de mettre un petit « nofy » quelque part, dans les noms. Récemment, une commande m’a marqué, car je n’ai été contacté que quelques jours avant le jour J : un photobooth pour un mariage. C’était un modèle plein de 1,70 mètre sur deux, que j’ai fini en huit heures environ. J’ai réalisé qu’en fabriquer ne me prenait pas trop de temps, une fois, comme je l’ai indiqué, que j’ai le modèle en tête. En ce moment, je suis en train de finir une commande et je me mets au défi de restocker les boutiques revendeurs d’ici à la fin de l’année. Sur le long terme, je voudrais, bien-sûr, avoir ma propre boutique – un rêve depuis des années – pour faire et proposer tous les modèles qui me plaisent, sans aucune restriction !

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Facebook: Vohitry ny Nofy / NOFY.
Contact: 0341684070

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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