Do-Be : Monsieur voix
2 septembre 2023 // Musique // 8124 vues // Nc : 164

De son vrai nom, Ronaldo Rasolofoarison, Do-Be s’est distingué en devenant le premier malgache à remporter le championnat mondial de Beat Box, dans la catégorie vocal scratch. L’évènement historique a eu lieu devant une foule enthousiaste au stade Huxleys Neue Welt de Berlin en Allemagne en août dernier.

Le premier malgache à remporter le championnat mondial de beat box ?
Un sentiment indescriptible. C’est juste grandiose. Non seulement pour moi, mais aussi pour Madagascar.
Je suis fier d’avoir représenté mon pays sur la scène internationale et de contribuer ainsi à l’avancée du talent malgache.
Pour cette compétition, j’ai dû composer avec le fait que la technique du vocal scratch, bien ancrée dans le hip-hop old school, était relativement peu familière à certains auditoires.

Néanmoins, j’ai choisi de démontrer que cette technique peut transcender les genres musicaux en l’incorporant avec succès dans les styles tels que le drum and bass, la ragga dance hall et l’afro beat.
Je pense même que c’est cette audacieuse démarche qui a contribué à ma victoire.

Le beat box, c’est quoi exactement ?
C’est une forme artistique où les sons sont produits à l’aide de la bouche. Originaire des années 80 dans le Bronx, le beat box est une discipline associée à la culture hip-hop. C’est une façon pour les rappeurs de créer de la musique en l’absence d’instruments ou de platines. Il s’intègre harmonieusement avec d’autres éléments du hip-hop tels que le graffiti, le DJ-ing, la danse et le rap. Personnellement, j’ai commencé le beatbox vers la fin de 2012. Il  m’arrivait de regarder des émissions télévisées telles que « Incroyable mais vrai » et ça m’a inspiré. En prenant mon courage à deux mains, j’ai essayé en produisant des sons avec ma bouche, puis je me suis plongé dans l’apprentissage approfondi en visionnant de nombreuses vidéos.

Comment as-tu incorporé la technique du vocal scratch ?
La technique du vocal scratch est une pièce maîtresse du hip-hop old school qui s’est révélée être une partie naturelle de mon expression artistique. Je suis un amoureux du rap et du hip-hop donc j’ai harmonieusement fusionné cette technique avec l’art du beat box. Je maîtrise également le dubstep. En toute modestie, je me suis distingué en tant que vice-champion de l’Allemagne du Sud et membre du Top 8 national, sans même recourir au vocal scratch lors de différentes compétitions.

Quelques techniques pour réussir dans le monde du beat box ?
Il est primordial de maîtriser les bases telles que les rythmiques, les structures de batterie et l’harmonie avec la tonalité d’une chanson. Une fois ces fondations solidement établies, il devient possible d’explorer des techniques plus avancées. Je dis souvent qu’il est important de ne pas se précipiter vers les nouveautés, mais plutôt de s’appuyer sur des bases solides afin d’obtenir des résultats impressionnants. J’insiste sur le fait qu’il faut écouter et étudier les bases musicales, car la technique du vocal scratch puise ses racines dans la musique elle-même. Il est aussi important de développer une oreille ouverte à une variété de styles et de genres musicaux pour enrichir sa palette artistique.

Tes projets ?
Je suis l’organisateur de l’évènement « Hetsika beat box » à Madagascar. Cette compétition, qui est à sa cinquième édition, vise à mettre en lumière les talents émergents des jeunes beat boxers malgaches. Se déroulant chaque mois de septembre, l’évènement témoigne l’évolution de l’art du beat box à Madagascar, avec une participation croissante passant d’une quinzaine de participants à une cinquantaine. J’ai également l’intention de maintenir une discipline d’entraînement rigoureuse et je prévois de participer à des évènements et festivals à travers les villes d’Allemagne pour faire connaître mon talent et partager ma passion.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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