Cité des cultures : Quand l’art fait caisse
21 septembre 2025 // Arts Plastiques // 4286 vues // Nc : 188

La Cité des Cultures se distingue des autres centres culturels par son ambition de faire de la culture un véritable moteur économique. Pour sa coordinatrice, Landy Rakoto, ce centre porté par la Fondation BOA incarne un pari assumé sur la rentabilité des industries culturelles et créatives à Madagascar, encore trop souvent perçues comme un simple levier social ou de divertissement.

Concrètement, c’est quoi la Cité des Cultures ?
La Cité des Cultures est un centre culturel initié par la Fondation BOA, ouvert depuis un an. Nous y avons rassemblé plusieurs espaces complémentaires, à savoir une salle de musique, une autre dédiée aux arts visuels, une galerie d’exposition, mais aussi des salles de réunion, de conférence et des espaces numériques. L’idée est simple : rendre la culture accessible au plus grand nombre, tout en mettant en valeur sa diversité. Notre programmation ne suit pas une ligne unique. Elle n’est ni exclusivement contemporaine, ni strictement malgache. Elle reflète la richesse des expressions culturelles dans toute leur pluralité. Cette liberté nous permet d’accueillir aussi bien des expositions que des ateliers, des résidences ou même des événements d’entreprise.

Pourquoi avoir lancé ce projet ?
Historiquement, la Fondation BOA intervenait surtout dans les domaines de l’éducation et de la santé. Mais après le transfert de notre siège à Andraharo, un bâtiment s’est retrouvé vacant. L’idée de le transformer en centre culturel s’est imposée comme une évidence. C’est le tout premier investissement culturel du groupe sur le continent africain. Et notre ambition ne s’arrête pas à un simple geste symbolique. Nous voulons construire un modèle économique viable.

Certaines prestations — location de salles, services spécifiques — sont payantes, tandis que les expositions restent gratuites. Si le modèle fonctionne, il pourra être répliqué dans d’autres pays.

Comment voyez-vous l’évolution du marché culturel ?
Le marché reste encore jeune ici, mais on sent un frémissement. Dans d’autres pays africains, la culture est déjà reconnue comme un véritable levier d’impact. Et cela commence à faire écho.

J’ai récemment échangé avec une représentante de l’UNESCO, qui m’a expliqué qu’un plaidoyer est en cours pour que la culture devienne un Objectif de Développement Durable à part entière d’ici 2030. C’est révélateur. La culture est bien plus qu’un simple ornement. Elle informe, touche, sensibilise, transforme. Elle peut — et doit — être reconnue comme un secteur stratégique, au potentiel économique et social immense.

Comment faites-vous pour dialoguer entre les mondes artistique et entrepreneurial ?
À la Cité des Cultures, nous tissons des ponts. D’un côté, des expositions, des performances, des ateliers… et de l’autre, des lancements de produits ou des réunions d’entreprise. Ce croisement est essentiel. Il fait naître des synergies, ouvre la voie à de nouvelles opportunités. Nous travaillons avec les artistes pour les sensibiliser à une démarche professionnelle, tout en accompagnant les entreprises à reconnaître la valeur de ces métiers.

Mpihary Razafindrabezandrina

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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