Antelang VO : Voix là!
13 juillet 2025 // Métiers & Petits Métiers // 7156 vues // Nc : 186

On ne voit jamais son visage, mais on reconnaît sa voix. Antelang VO prête sa voix à des marques, des histoires, des émotions. Madagascar a trouvé sa signature vocale ?

Qui est la personne derrière la voix d’Antelang VO ?
Petite, j’étais fascinée par les voix invisibles dans les annonces, celles des standardistes… ces voix qui semblaient sortir de nulle part. J’aimais lire, jouer, faire du théâtre. Je rêvais d’être actrice, hôtesse de l’air, journaliste. La voix off me semblait un monde lointain, inaccessible sans quitter le pays. En 2019, ma sœur m’a offert un téléphone et j’ai commencé à m’enregistrer, à poster, à chercher des opportunités. Je me suis formée seule, avec beaucoup d’essais, d’écoute et de persévérance. Puis, j’ai rencontré Christian, une voix off expérimentée, qui m’a énormément encouragée. En 2023, j’ai lancé ma page. Je ne suis pas encore au sommet, mais je suis sur la route. Quant à mon nom, ce n’est pas un pseudonyme. « Antelang » vient de ma sous-ethnie paternelle, les Antelangisay, du Sud-Est de Madagascar. Je suis Antemoro, et je porte ce nom avec fierté. Et VO, c’est tout simplement pour « Voix Off ».

Comment se construit une signature vocale ?
Une voix, ce n’est pas qu’un timbre. C’est l’intonation, l’émotion, l’accent, l’énergie qu’on y met. Ce n’est pas de l’imitation, c’est de la création. Je peux incarner une petite fille, un garçon, une femme posée ou une voix plus solennelle — mais ce sont toujours des déclinaisons de moi. On reconnaît "Antelang" à cette sincérité-là. Je choisis aussi avec soin les projets auxquels je participe. J’évite ce qui va à l’encontre de mes valeurs, comme certains contenus pour adultes. Il m’est arrivé d’en refuser, tout simplement parce que je n’étais pas en accord avec le message. Même dans la pub, je reste prudente. Je crois profondément au « mitondra fanovana tsara », au fait de porter un changement positif. Mes réseaux sont des espaces de lumière. Même quand je reçois des critiques, je réponds avec bienveillance.

Votre voix a déjà marqué de grandes campagnes. Des souvenirs forts ?
Oui, deux collaborations m’ont vraiment marquée. La première, c’était pour Beati University. Tout était pro, élégant, bien organisé. Et l’autre, c’était pour MVola, la mobile banking. Être leur voix m’a rendue fière. Mais il y a aussi des moments plus légers. Un jour, dans un bus à Mahabibo, un inconnu m’a reconnue à ma voix. J’étais en t-shirt, pas coiffée… super gênée ! Et puis, cette fois où on m’a demandé de faire la voix… d’un homme adulte. Là, j’ai dit non. Il y a des limites !

Vous sentez menacée par l’intelligence artificielle ?
Je dirais plutôt intriguée qu’effrayée. La technologie évolue, mais elle ne remplacera jamais l’âme qu’on met dans une voix. Une voix peut être imitée, mais pas l’amour qu’on y met. L’IA est très puissante, elle peut même te faire confondre le vrai et le faux. Mais il y a toujours une différence, surtout dans la voix off malgache. La langue malgache, elle, n’est pas encore très touchée ; j’espère que l’IA ne s’y intéressera pas trop vite.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Facebook : Voice Over _ Antelang VO

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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