Mahaleo Taranaka : « Mahaleo reste Mahaleo »
6 octobre 2024 // Musique // 9459 vues // Nc : 177

Perpétuer. Les fils des membres de Mahaleo se sont réunis pour continuer, et faire vivre la philosophie, l’ambiance et le message du groupe. Mahaleo Taranaka a commencé son aventure en 2021, après aval de leurs pères. Aujourd’hui, Benaivo, Dadou, Popoly, Maharo, Bibs, Roro, Tojo, avec Andry et Miora Rabarisoa, prévoient de faire le tour de l’île sur les morceaux du groupe, réarrangés à leur manière.

Qu’est-ce qui vous a réuni ?
Mahaleo reste Mahaleo. En novembre 2021, au décès de Charles, Mahaleo a été malade. Nous nous sommes rendu compte que la seule manière de panser ces blessures était de chanter les chansons du groupe. On a toujours été ensemble, mais sous le podium. En 2021, en voyant Bekoto et Dama sur la scène, qui était tellement grande, nous avons décidé de les encourager, de les motiver. Le 7 novembre 2021, après avoir eu leur aval, nous sommes montés sur scène, auprès d’eux. Puis, à la célébration de leur cinquantième anniversaire, ils nous ont proposé de les rejoindre. Le public nous a bien accueillis, et c’est aussi à partir de ce moment que nous avons commencé à apprendre à jouer et à faire de la musique. Nous n’avions aucun background musical, à l’exception de Tojo et de Bibs : nos pères ne nous donnaient pas d’astuces, plus jeunes, nous apprenions auprès de nos amis. Durant ces trois ans, nous avons appris à toucher des instruments, certains, pour la première fois.

Mahaleo, c’est un mouvement ?
Oui, nous aimerions perpétuer, et surtout faire passer ce message : il est vrai que Mahaleo écrit très bien – ils sont quatre à avoir écrits : Dadah, Dama, Bekoto, et Raoul – mais c’est aussi un message, une école de la vie, une école, tout simplement. Et c’est ce que nous aimerions continuer. Il y a déjà beaucoup de titres, peut-être 300 à 400, mais notre but principal est de ressortir les vieilles chansons à chaque représentation. Nous allons les chanter, selon nos arrangements, sans totalement les changer, et encore moins, chercher à remasteriser, mais juste en ajoutant une petite touche de jeunesse. Un projet que nous avons, sur le long terme, est de sortir un album pour rendre hommage à nos pères. Et c’est là qu’il faut appuyer : nous n’avons pas la prétention de remplacer Mahaleo, mais nous prévoyons de perpétuer le fameux « Revy Mahaleo », ce feeling spécial au groupe. Dans ce sens, nous allons réenregistrer les vieux morceaux du groupe.

Et donc, l’idée n’est pas du tout de remplacer ?
En aucun cas. Nous avons ajouté « Taranaka » (descendants), parce que, même étant leurs fils, nous n’allons pas prétendre prendre leur place ou remplacer qui que ce soit. L’idée est de garder cette sincérité, cette union à l’épreuve du temps. Quand ils nous ont donné leur aval, ils nous ont permis de monter sur scène sans eux, mais ils restent derrière nous, de la même manière que nous les avons poussés quand nous étions plus jeunes. Le public change, certains ne sont pas ravis : durant le concert à Antsahamanitra, en novembre 2021, nous avons bien vu dans les yeux du public qu’ils ne voulaient pas accepter que le groupe ne se meure. Certains nous ont envoyé des critiques auxquelles nous répondons que s’ils veulent entendre le groupe Mahaleo, ils pouvaient aller écouter les CD et les cassettes. Nous restons dans notre objectif et dans l’idée d’éduquer à travers les paroles du groupe, et pour cela, nous avons besoin du public, sans qui nous ne serons rien. Nous projetons actuellement de faire un tour en France pour un projet en hommage à Dadah, puis un tour d’Europe, des États-Unis, du Canada, et de l’Afrique du Sud, tout cela pour raviver le feeling Mahaleo aux Malgaches dans le monde.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

(Contact Benaivo : 034 72 262 27)

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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