Le Comptoir des Hautes Terres : Madagascar sur la voie lactée
19 octobre 2025 // Gastronomie // 2419 vues // Nc : 189

Les fromages de Madagascar font sensation à Tours, France. Samuel Mimouni, du Comptoir des Hautes Terres à Antsirabe, a participé – mi-septembre – au Mondial du fromage et des produits laitiers. Ses Masoandro, Tany Mena, Tomme Anamalao et Cheddar au piment Gorria ont été parmi les 1 500 produits venant des cinq continents. La Grande Île sur une voie lactée ?

Qui aurait parié, il y a seulement quelques années, que les Hautes Terres malgaches se retrouveraient sur le devant de la scène fromagère mondiale ? Et pourtant, à Tours, au Mondial du fromage et des produits laitiers, les créations du Comptoir des Hautes Terres ont décroché la lune. Ou presque. Quatre médailles en poche, dont deux en or, une en argent et une en bronze. Plus encore, la Tomme Anamalao s’est hissée au 12ᵉ rang mondial. Une performance historique pour une première participation. « Première participation mais des années de préparation », soutient Samuel Mimouni, du Comptoir des Hautes Terres, celui derrière ces exploits.

Samuel Mimouni est un passionné de goûts francs et d’expériences atypiques. Arrivé à Madagascar en 2001, c’est d’abord dans la restauration qu’il s’est investi, en ouvrant L’Insolite à Antsirabe. Mais force est de constater que le virus du fromage l’a rattrapé en 2018. « C’était lors d’un atelier avec le chef Lala et le chef Hery du Colbert, accompagnés de Nicolas Rousseau du Lactimad Antsirabe.

Je n’ai plus arrêté les recherches et les essais, quelques fois décalés et insolites », raconte-t-il. Et c’est ainsi que sont nés le Masoandro, moulé dans du soga en coton, et la Tomme Anamalao aux accents de brède mafane, qui ont raflé l’or. C’est dans sa fromagerie d’Antsirabe qu’a été concocté le Tany Mena, un bleu au caractère affirmé, qui a décroché l’argent. Quant au Cheddar au piment Gorria, clin d’œil épicé, il a ramené le bronze. Ces fromages ont séduit un jury international de 255 professionnels. Et grâce à ces produits, Madagascar s’est fait une place dans une compétition dominée depuis toujours par les grandes nations laitières.

Mais au-delà des médailles, c’est toute une philosophie que Samuel et son équipe portent. « Grâce à vous, on peut dire aux Français qu’ils ont le bleu, et nous, le vert », s’est amusée une cliente, clin d’œil au Tany Mena, ce bleu bien de chez nous. Dans sa crèmerie d’Ambodivona, ouverte en 2023, il n’expose pas seulement ses propres fromages : il réserve aussi de la place aux petits producteurs de Moramanga, Bevalala ou Fianarantsoa. Parce qu’un terroir ne grandit jamais seul. Aujourd’hui, les fromages malgaches sont entrés dans la cour des grands. Et à écouter Samuel Mimouni, ce n’est qu’un début. Rendez-vous est déjà pris pour le prochain Mondial, cette fois avec toute son équipe d’Antsirabe. L’aventure du « vita gasy » ne fait que commencer.

Rova Andriantsileferintsoa

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Marais Masay : Filatex Properties inaugure Arche Malaga

Lire

14 décembre 2025

Marais Masay : Filatex Properties inaugure Arche Malaga

Filatex Properties a officiellement inauguré l’Arche Malaga, nouvelle porte symbolique du Marais Masay, désormais habitée par une œuvre monumentale de...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir