Marcher
25 janvier 2025 // 2016 vues 

C’est ce qui reste encore l’action la plus réelle qu’il me semble pouvoir entreprendre.
Sans but précis, si ce n’est l’errance et la communion avec le monde : les passant.es dont la direction a l’air tout indiquée, les mecs et leur attitude de mec, l’immensité où se perdre et se déstructurer.
C’est ce que nous faisions de temps en temps avec maman et qui d’autre le voulait.
Marcher, planter ses pieds dans le sol comme une assurance de faire partie d’un tout, d’un grand mouvement imperceptible mais aux effets étrangement concrets.
Et nos pas nous avaient perdus cette fois-ci au bord d’une rizière, plantée là en pleine zone périphérique. La ville ne devait pas être bien loin derrière les arbres autour, mais ses bruits ne parvenaient pas jusqu’ici.
Nous avions deux enfants avec nous, et comme le jour était en pleine cassure, nous avons resserré les rangs alors qu’une atmosphère empourprée nous drapait de son violet.

Un homme avec un grand sac en tulle venait droit sur nous de l’autre bout du chemin. « C’est de la ferraille ! de la tôle à revendre ! » nous a-t-il dit comme pour s’excuser.
« Est-ce qu’il y a une sortie par là-bas ? Pour retourner en ville. » lui a demandé maman. « Oui, oui, allez-y ! par là-bas, il n’y a aucun souci. » a-t-il répondu.
Nous sommes tombés plus loin sur une muraille aux contours barbelés, et un homme blanc a surgi du portail comme s’il nous avait vus venir. Son air peu commode nous a fait accélérer le pas. Un zébu nous attendait pour sa part à quelques mètres de là, les yeux fixement dirigés vers nous, le regard inquisiteur.
Le paysage était à présent constitué d’herbe clairsemée, quelques moutons paissaient encore dans la fraîcheur et l’écho d’un cor nasillard nous rappelait que la fête nationale était à nos portes.
Une forme vaporeuse et lointaine se détachait depuis des heures dans un espace déterminé du ciel, mais personne n’avait donné d’explications à ses desseins et encore moins à son origine.
Nous n’avions plus que nous pour seul réconfort, c’est pourquoi nous nous sommes tenus par la main. Aliénés par un sentiment d’inquiétude face à l’inconnu, nous avions cette assurance toutefois. Celle de nous avoir nous, au cœur de ce territoire improbable.

Izika

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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