Nonoh Serifa : Ramora du Sud !
15 septembre 2024 // Musique // 5962 vues // Nc : 176

Rajaonarison Mariano Pascal, alias Nonoh Serifa, originaire de Tuléar se distingue dans les genres musicaux du rap et de l'afro décalé. Avec sa phrase d’accroche, «ZAY MAHA ZAHO AHY IO» (C'est ce qui fait de moi ce que je suis), ce bonhomme parle de la vie sociale avec un flow unique en dialecte Vezo. Des titres comme « Cyclo posy », « Je suis kere », et « Communal » lui ont déjà valu une belle notoriété à Tuléar. Mais Nonoh Serifa a bien l'intention de faire danser tout Madagascar !

Un style à la « Ramora favori? »
Mon approche est plutôt celle de la comédie musicale, visant à divertir tout en transmettant un message. On pourrait dire que je m'inspire en partie du style de Ramora Favori. Vers 2016, j'ai commencé à m'intéresser à la poésie et à écrire des textes, participant à des concours radiophoniques à Tuléar. C'est alors que le public a commencé à s'intéresser à mes créations poétiques. En 2020, j'ai pris part au concours de slam national organisé par Madagaslam, où j'ai été sélectionné pour représenter Tuléar à Tana, finissant à la deuxième place. Après cette expérience, j'ai décidé de me tourner vers le rap en utilisant les textes que j'avais déjà écrits. Avant tout cela, je pratiquais la magie, réalisant des tours devant un public.

Pas d’amour dans les chansons ?
J'ai toujours eu un faible pour la philosophie au lycée, et en écoutant toutes ces chansons d'amour à la radio, je me suis dit : pourquoi ne pas faire l'inverse ? Je sais bien qu'il est plus difficile de se faire une place sans des chansons d'amour dans son répertoire, mais j'ai parié sur le fait que les gens pourraient aussi s'intéresser à mes textes humoristiques. Aujourd'hui, j'ai une vingtaine de chansons, et aucune ne parle d'amour, de rupture ou de fêtes. Je me concentre sur des thèmes sociaux, des réalités que les habitants du Sud vivent au quotidien. Par exemple, ma chanson « Je suis kere » parle bien sûr de la famine qui sévit dans le Sud. Si un jour, je devais changer de style, je pense que je me tournerais plutôt vers les chansons évangéliques que vers les chansons d'amour (rires).

Une carrière en autoproduction?
Pour l'instant, je n'ai pas de manager. Je finance moi-même mes enregistrements en studio et mes clips vidéo. Je suis bien conscient des difficultés économiques actuelles, donc je planifie mes enregistrements en studio pour produire plusieurs chansons en une seule session, que je publie ensuite progressivement. Actuellement, je suis aussi des cours de montage vidéo pour améliorer mes clips. En termes de représentations sur scène, j'ai déjà couvert la région Sud, à l'exception de Fort-Dauphin. Et j'ai également donné des spectacles à Tana, Morondava, Ranohira et Ilakaka. Pour élargir mon audience, je fais l'effort de chanter en malgache officiel sur mes prochains titres. En ce moment, j'essaie de percer à Tana et je prépare quelques projets en collaboration avec un DJ.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

Facebook : Nonoh Serifa Ofisialy
contact : +261 34 87 293 12

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Lire

12 juin 2025

Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Les chiffres sont en hausse. La 11ᵉ édition de l'International Tourism Fair of Madagascar (ITM), le rendez-vous annuel des acteurs du secteur du touri...

Edito
no comment - Sans langue de bois

Lire le magazine

Sans langue de bois

Juin célèbre la langue malgache. Une langue douce, chantante , subtile — que l’on admire, que l’on dit aimer, mais que l’on néglige au quotidien. Mais à sa place, on a un sabir moderne, un étrange cocktail de malgache, de français et d’anglais. Et les jeunes ? Ils jonglent, sans vraiment maîtriser aucune des trois. Alors on s’indigne, on accuse l’école, les réseaux sociaux, l’époque.
Mais ça tape à côté. Les langues sont vivantes, elles mutent, s’adaptent, empruntent. Vouloir figer la langue malgache dans le marbre, c’est oublier qu’elle-même s’est forgée dans les métissages. Au lieu de condamner l’évolution, peut-être faudrait-il l’accompagner avec lucidité. Éduquer sans mépriser. Valoriser sans enfermer. Et surtout, cesser de pleurer une langue qu’on refuse d’habiter pleinement.

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir