Les inconnus : passer de l’ombre à la lumière
28 novembre 2023 // Media & Add-0n // 6886 vues // Nc : 166

Zelda, The Witcher, GTA, Mario… Il y a des jeux dont on a parlé des dizaines de milliers de fois et, où qu’on aille, au moins une personne, même les non-joueurs, a connaissance de leur existence. Des standards qui forment la culture vidéoludique de base par leur statut iconique. Et pourtant il existe certains jeux, tapis dans l’ombre, dont la qualité devrait leur offrir une place au panthéon des œuvres qui resteront dans l’histoire. On va donc découvrir ensemble des joyaux qui mérite qu’on en parle plus.

Another World

Moins on parle, plus on en dit. Another World est l’un de ses rares excellents jeux dans lesquels il n’y a aucun dialogue, malgré l’existence d’une narration poussée. Sorti en 1991, il est loin des standards de l’époque, et encore plus de ceux d’aujourd’hui. S’il peut paraître en manque d’innovation au premier regard, c’est son parti pris qui en fait une pierre angulaire d’un sous-genre très prisé de notre époque, à savoir l’action-puzzle-exploration.

Le joueur est propulsé dans un monde parallèle, et doit modifier l’environnement autour de lui pour avancer au prochain niveau, donc dans l’histoire. La difficulté réside dans le fait que le jeu ne nous tient pas par la main. Pas de tuto, pas de texte affiché à l’écran, en apparence rien pour nous aider. Ce sera à nous d’étudier les lieux pour dénicher les indices. Tout se base notre capacité à observer et imaginer, et on est aux prémices de ce que seront les jeux sandbox type Minecraft et les Zelda modernes. Rien que pour ça, Another World mérite qu’on s’y attarde.

Little Nightmares

Sorti en 2017, Little Nightmares est un jeu d’horreur-plateforme qui, comme Another World, à la particularité de ne proposer aucun dialogue. L’atmosphère est placée par la direction artistique. Contrairement à des jeux de sa génération comme Limbo ou Inside, qui jouent sur la suggestion avec des jeux d’ombre et des formes à peine distinguables pour l’horreur, celui ne cache par la monstruosité de ses créatures et la cruauté de son monde.

Pour des raisons de sensibilité, nous ne détaillerons pas ce qu’on voit dans le jeu. On vous invite plutôt à le découvrir par vous-mêmes. L’absence de dialogue ne veut pas dire absence de scénario. Et celui de Little Nightmares est bien sombre, vous fera vous poser des questions sur l’héroïne elle-même, et ne conviendra pas à tout public. Vous aurez d’ailleurs peut-être votre propre interprétation de l’histoire. Il y a aujourd’hui trois itérations et des DLCs, preuve que le jeu a plutôt bien fonctionné pour une petite licence méconnue, et mérite donc plus de lumière.

Abzu

Après l’obscurité de Little Nightmares, plongeons dans le monde coloré d’Abzu. Dernier de cette liste, mais mon petit chouchou personnel, ce jeu est fait pour l’évasion. Si les deux précédents prônent la réflexion poussée et la tension, celui-ci existe pour détendre le joueur. Ici, on se balade dans les fonds marins magnifiquement présentés par de superbes jeux de couleurs, et sublimés par une bande-son des plus apaisantes.

Pas grand-chose à dire ici, si ce n’est que vivre cette expérience dans la peau d’un plongeur plutôt que d’un sous-marin, contrairement à d’autres jeux se déroulant sous l’eau, aide à l’immersion. Des puzzles ici et là, mais sans trop de prise de tête, sont un ajout très appréciable. Par contre, ce titre n’a pas d’objectif de jeu clairement défini. C’est avant tout une œuvre contemplative. En 2016, Abzu nous a rappelé que les jeux vidéo sont avant tout un loisir, et aussi un moyen de décompresser en toute sérénité.

Propos recueillis par Eymeric Radilofe

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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