Felana Randrianarisoa « Le tourisme au village est facteur de développement »
6 novembre 2022 // Assos // 4448 vues // Nc : 154

Accueil Villageois Malagasy (Avima) est une association villageoise œuvrant pour la promotion du tourisme durable et solidaire. Felana Randrianarisoa, sa responsable, nous en dit plus sur cette structure à vocation économique et sociale qui multiplie les actions pour le développement de villages.

Pourriez-vous nous parler d’Avima ?
Avima est une association villageoise œuvrant dans et pour la promotion du tourisme durable et solidaire. Nous sommes présentes sur six sites dans le Vakinankaratra, cinq dans l’Atsimo-Andrefana et deux dans le Diana.
L’objectif de la structure est de permettre un développement territorial via la commercialisation de produits touristiques communautaires à Madagascar.
Dans chacune des localités, nous formons des paysans - regroupés au sein d’une association locale - en matière de restauration, d’hébergement, d’animation, guidage en randonnée et surtout en langues étrangères.
Ce sont ces riverains eux-mêmes qui sont chargés entièrement de l’accueil des touristes.
Les touristes sont hébergés dans des gîtes ou des maisons d’accueil aménagées par les paysans eux-mêmes. Ils consomment aussi des produits du terroir, concoctés selon les spécialités locales.

D’où vient ce projet ?
Il s’agit à la base d’un projet né en 2008 d’une coopération décentralisée avec les régions Auvergne, en France, et Vakinankaratra. Lorsque cette collaboration a pris fin en 2016, nous avons noué un partenariat avec le Programme d’appui à la gestion de l’environnement (Page) de l’Agence de coopération allemande (GIZ), dans les localités où cette dernière opère, à savoir les régions Diana et Atsimo-Andrefana. Ces partenaires techniques et financiers nous avaient déjà soutenu dans le financement de formations et pour notre communication. Il faut rappeler que le but de ce type de tourisme est aussi d’autonomiser les structures villageoises et les paysan. De 2020 à 2022, alors que le secteur du tourisme avait été mis à l’arrêt en raison de la crise sanitaire due à la covid-19, le programme Page/GIZ avait continué à soutenir les paysans dans le cadre de la protection de l’environnement.

Votre vocation est autant sociale qu’environnementale…
L’environnement est une pièce maîtresse du tourisme durable et un des points majeurs de nos actions. Nous sommes convaincus que le manque d’activité génératrice de revenus dans les villages se répercute en négatif sur l’environnement. Ainsi, nous plantons des arbres fruitiers et forestiers, nous nous sommes également lancés dans l’apiculture. Nous nous soucions du développement de chaque localité où l’association est implantée. Pour un séjour Avima vendu, 10 % du prix va dans le développement territorial, comme la distribution de kits scolaires et le renforcement de la sécurité nutritionnelle infantile. Nous contribuons également à des projets de plus grande envergure comme la construction de ponts, le reboisement, la rizipisciculture, l’aviculture, la création de greniers associatifs.

« 10 % du prix du séjour va directement au développement du village »

Comment cela se passe-t-il côté touristes ?
Nous les accueillons dans des maisons typiques de chaque localité. L’équipe en place leur propose des plats locaux à base de produits frais de saison. Et comme on parle de tourisme, nous les emmenons à la découverte de la vie culturelle et économique des villages. Certains vont participer au repiquage de riz, à la pêche avec les enfants, ou encore faire l’artisanat. Nous organisons aussi des circuits et randonnées à la carte, avec option trekking sur les hauts plateaux pour les plus endurcis. Ce sont les paysans eux-mêmes qui se chargent de toutes ces activités. Le soir, des animations artistiques – musique et danse – sont également offertes.

Les touristes reviennent-ils maintenant que les frontières sont rouvertes ?
Le tourisme solidaire et durable attire naturellement les touristes, mais bien sûr il faut combler le trou de deux ans qui a été provoqué par la pandémie. Après plusieurs mois de réouverture des frontières, nous constatons avec soulagement que la tendance est à la hausse. Le nombre de touristes par village varie entre deux et une dizaine par mois. Le séjour est généralement de quatre à dix jours. Nous travaillons de très près avec les tour-opérateurs qui nous programment dans leurs circuits. Nous figurons par exemple dans le grand circuit Antananarivo-Tsingy de Bemaraha : les touristes effectuent un séjour de 24 heures à Anjazafotsy-Betafo, avant de rejoindre ce parc national au nord de la région Menabe. Enfin, nous avons un site Web où l’on peut se renseigner sur nos offres, nous contacter et réserver en ligne. Grâce à nos partenaires, nous avons pu participer à des salons internationaux dédiés au tourisme, à Madagascar comme à l’étranger. C’est par le bouche à oreille mais aussi à travers ces événements que nous nous faisons connaître.


Propos recueillis par Solofo Ranaivo

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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