Zafimaniry : AU PAYS DU TREK DÉCOUVERTE
15 septembre 2012 - Escales EscalesNo Comment   //   2746 Views   //   N°: 32

Peu de régions, réellement préservées car difficilement accessibles, présentent autant d’intérêts pour les randonneurs, que le pays Zafimaniry : paysages grandioses et leurs beaux dénivelés agrémentés de bivouacs au coeur de villages isolés. 

La région montagneuse et verdoyante qui s’étend sur quelques dizaines de kilomètres carrés au sud d’Ambositra est peuplée de 30 000 âmes qui vivent au sein de petits villages si authentiques que leur remarquable architecture a été classée au patrimoine culturel mondial de l’Unesco ! Avant d’atteindre ces hameaux, composés d’une poignée de maisons traditionnelles en bois richement sculptées dont la construction est si précieuse qu’elle nécessite ni tenons ni mortaises, il faut gravir monts et collines, traverser des torrents, serpenter à travers les rizières avant de rencontrer un peuple à la fois accueillant et réservé.

Nous partons au petit matin d’Antoetra. Pour ceux qui voudraient découvrir la beauté des villages Zafimaniry sans s’adonner aux joies de la marche, ce village est accessible en 4 x 4 par une piste très praticable. Dès les premiers hectomètres, une atmosphère bien particulière nous envahit : les bruits des eaux rapides, les brumes qui se dissipent laissant apparaître furtivement des paysages changeants, les pierres dressées qui nous rappellent que l’âme des ancêtres nous accompagnera durant tout notre périple…

Nous contournons le mont Vohibe qui culmine à 1 875 mètres pour accéder au sommet du Lehibory qui domine une vallée au fond de laquelle s’est réfugié le village de Sakaivo que nous rejoindrons quelques heures plus tard par des sentiers bordés de glaïeuls, aloès et orchidées. Le chemin surplombe le village dont nous pouvons observer la remarquable unité architecturale. Nous croisons un groupe d’enfants qui reviennent de la corvée de bois. Ils nous saluent fièrement avec leur hache posée sur l’épaule puis s’enfuient en sautillant de pierres en rochers avec une agilité déconcertante.

Notre arrivée a été annoncée. Une bonne partie du village nous fait une véritable haie d’honneur jusqu’à la belle demeure qui nous accueillera une nuit. Dès lors, nous avons tout le loisir d’observer les détails architecturaux des portes et fenêtres toutes sculptées de motifs géométriques qui représentent l’univers des Zafimaniry et traduisent leur relation avec l’environnement, les ancêtres et donc le monde de l’au-delà. Les rosaces patinées par le temps délicatement colorées par quelques mousses et lichens, incitent à la contemplation et la méditation.

Les jours suivants, nous traverserons et bivouaquerons au sein de villages tous plus harmonieux les uns que les autres : qu’ils soient perchés au sommet d’une colline ou nichés au fond d’une vallée. Nous y rencontrerons maints sculpteurs au travail. Nous assisterons à la naissance d’une flèche faîtière qui viendra trôner sur l’une des habitations du village afin de rappeler au monde entier que l’art Zafimaniry demeure bien vivant.

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