Union malgache contre le cancer : « Un traitement accessible à tous »
12 avril 2017 - TribuneNo Comment   //   4926 Views   //   N°: 87
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Selon l’Organisation mondiale de la santé, 80 % des causes de décès dans les pays pauvres sont dus aux cancers, Madagascar n’y échappe pas avec ses près de 25 000 malades par an. Malheureusement, 60 % des cas ne sont dépistés qu’à un stade déjà avancé…

Le cancer, ce mot qui est sur toutes les lèvres des Malgaches sans trop savoir de qui il s’agit. Le nombre des cas présente un taux d’accroissement annuel de 10 % malgré l’existence de nombreux spécialistes. Le service d’oncologie de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) reçoit rien qu’à lui jusqu’à 1 800 nouveaux cas par an, sachant que Madagascar n’a que trois services d’oncologie : Antananarivo, Mahajanga et Fianarantsoa. Selon les statistiques, 50 % des malades du cancer ont moins de 45 ans dans le pays.

De manière simple, le cancer est l’évolution cellulaire anormale. On peut citer les facteurs de risques liés à notre mode de vie comme le tabac, l’alcool, le surpoids, l’exposition excessive au soleil, etc. Notre régime alimentaire en fait aussi partie. Il est très important que les contrôles qualité des aliments importés soient minutieux.

On peut aussi citer les facteurs liés à notre environnement comme l’exposition aux produits chimiques et à la pollution. Il va sans dire que passer de nombreuses fois dans les tunnels dans une journée n’est pas sans danger.

Cette maladie peut toucher aussi bien l’homme que la femme, l’adulte que l’enfant. Personne n’est à l’abri du cancer et toutes les parties du corps sont exposées. Les cas les plus fréquents à Madagascar sont les cancers gynécologiques, ceux des voies aéro-digestives supérieures et digestives. Le cancer des seins est celui qui frappe le plus les femmes Malgaches si on se réfère au 50 % de cas enregistrés au service d’oncologie du HJRA. L’autopalpation et la mammographie régulière permettraient pourtant de dépister à temps une tumeur, sinon on risque une augmentation de 43,7 % des cas de cancers du sein d’ici 2020. Le cancer des testicules est le plus fréquent chez les hommes.

A l’heure actuelle, la lutte contre le cancer est encore loin d’être gagnée à cause du manque d’informations, de l’absence des moyens financiers, humains, techniques et aussi d’infrastructures. De plus, les traitements (chimiothérapie, chirurgie, immunothérapie, radiothérapie, etc.) coûtent cher, au moins 10 millions d’ariary pour un traitement complet. Malgré les efforts déployés dans la lutte contre le cancer, le coût du traitement n’est pas encore à la portée des 92 % de Malgaches qui vivent dans la pauvreté. Toutefois, l’existence d’une politique nationale de lutte contre le cancer depuis 2010 nous permet de nous investir dans la recherche d’un traitement accessible à tous. Pour l’instant, la prévention est la meilleure solution avec un mode de vie sain. Alors, faites un bilan régulier et n’attendez pas quece soit grave pour aller chez le médecin.

Dr Patrick Ranjohanison
Président de l’Union malgache contre le cancer

Crée en 2014, l’Union malgache contre le cancer a contribué à la réalisation du plan national de lutte contre le cancer à Madagascar aux côtés des autorités publiques et des entités concernées. Il informe et sensibilise la population et accompagne les malades ainsi que leur famille.

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