Udalgo : Les ciseaux de Sissoko
20 septembre 2016 - Diaspora HexagoneNo Comment   //   2223 Views   //   N°: 80

Udalgo est originaire du nord de Madagascar. Son métier de coiffeur l’a conduit bien plus loin qu’il ne l’espérait au départ Aujourd’hui, à 36 ans, il coupe les cheveux en quatre des plus grands footballeurs de la planète, du PSG à Newcastle !

Avant de passer à la coupe, commençons par les étapes préliminaires. C’est en 2003 que Rodin Goretchéva Udalgo obtient son bac et décide de quitter Madagascar pour poursuivre des études de Droit en France. À défaut de Thémis, Déesse de la Justice tenant sa balance, c’est sur Figaro et ses ciseaux qu’il va tomber. « Au début, j’avais un blocage par rapport à ce métier car à Mada, c’est peu valorisé. Mais à Paris j’ai remarqué que la coiffure pouvait être un art et = là m’est venue l’idée d’en faire mon gagne-pain. »

Udalgo va faire ses deux années d’apprentissage dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Créatif et perfectionniste, c’est un coiffeur qui fait dans la dentelle et les éloges pleuvent à chacune de ses prestations ! Comme toujours le bouche-à-oreille va se charger du reste. En l’occurrence un footballeur professionnel, Nicolas Maurice-Belay, joueur des Girondins de Bordeaux, conquis par le coup de ciseaux d’Udalgo va en parler à ses potes. « Il s’était fait coiffer avant de partir en vacances aux Bahamas. Là-bas, il a parlé de moi et à la rentrée ils sont tous passés au salon. »

Une équipe de foot étant constituée de onze joueurs, plus les arbitres, les ramasseurs de balles et les supporteurs, ça en fait de la clientèle ! Depuis, son nom ne cesse de se propager parmi les Dieux du stade, qu’on en juge : Moussa Sissoko (Newcastle United), Blaise Matuidi (PSG) Marco Veratti (PSG)… La liste complète serait trop longue !

En bon Figaro, Udalgo sait que l’art d’écouter est tout aussi important que celui de couper ; on ne confie pas que ses cheveux à son coiffeur. « Je suis toujours très attentif à la demande de mes clients. Dans l’acte de se faire couper les cheveux il y a aussi la recherche d’un bien-être psychologique. » Mais coupons court et revenons à Madagascar : Udalgo y ouvrira-t-il un jour son salon ou sa chaîne de salons ? « Les Malgaches ont un vrai talent car ils apprennent à coiffer dans les pires conditions, avec souvent une seule misérable paire de ciseaux ou une lame de rasoir rouillée. Maintenant, il reste beaucoup à faire pour les professionnaliser si l’on veut parler un jour de haute coiffure. Quand j’observe comment les artistes sont coiffés dans les clips vidéo, je constate un manque certain de créativité et d’originalité. » Une remarque pas du tout tirée par les cheveux !

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