TsyCoolKoly : Pas cool l’enveloppe !
4 octobre 2016 - AssociationsNo Comment   //   2074 Views   //   N°: 81

Le site en ligne « TsyCoolKoly » (pas de pot-de-vin) veut en finir avec la corruption. Un fléau qui a coups de milliards détournés enfonce chaque jour un peu plus le pays dans la pauvreté, expliquent Nucia Randrianarison et Andrianina Rakotoarivelo, les porte-paroles.

Pourquoi un site en ligne ?
Initié en 2014, le projet TsyCoolKoly invite tous les citoyens, notamment les jeunes, à faire front commun contre la corruption. Grâce au site que nous développons, chacun peut venir témoigner ou s’exprimer sur ce problème, avec des thématiques précises comme « J’ai dû payer un pot-de-vin », « J’ai refusé de payer un pot-de-vin » ou encore « J’ai rencontré un agent intègre ».

N’incitez-vous pas à une forme de délation ?
Absolument pas, les témoignages sont anonymes et si l’on juge que le récit est sans preuves, il n’est pas publié. Les informations ainsi obtenues constituent une bonne base de données permettant d’analyser les formes de corruption les plus répandues et les secteurs les plus touchés. Tout cela est ensuite porté à la connaissance des médias et des autorités concernées, notamment le Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) qui va pouvoir orienter des actions.

Y a-t-il une spécificité malgache en matière de corruption ?
Il faut admettre que la « culture » du pot-de-vin est incroyablement banalisée à Madagascar, acceptée comme une norme, une fatalité contre laquelle la population ne pense pas pouvoir lutter. La corruption n’est pas seulement un problème d’éthique, elle coûte cher au pays, mine son développement et nuit à l’efficacité des services publiques. Et comme toujours, ce sont les classes les plus vulnérables qui payent les pots cassés.

Pourquoi avoir choisi ce mode de fonctionnement participatif ?
Parce que TsyCoolKoly n’est pas un projet d’experts confinés dans des états-majors, même si nous avons le soutien technique et financier du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et du programme d’appui à la société civile malgache Dinika de l’Union européenne. Nous avons choisi de fonctionner selon le principe du crowdsourcing (production participative) : en clair ce sont les citoyens eux-mêmes qui, de leur propre initiative, alimentent la base de données, et c’est en leurs noms que les informations sont transmises aux pouvoirs publics. C’est en jouant collectif qu’on aura une chance d’enrayer ce véritable cancer social.

Contact
Nucia Randria : 034 55 712 12

Propos recueillis par #DinaRamaromandray

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