Toham-pontsy : De la gestion de proximité
A Andapa, au Nord de l’île, l’association Toham-pontsy oeuvre dans l’environnement et assure, principalement, le bon fonctionnement des 85 bornes-fontaines de la commune.
Créée en 2010 à l’initiative de Hanta Rabetaliana alors présidente de l’Association des populations des montagnes du monde, l’association Toham-pontsy compte 400 membres. En novembre dernier, elle a participé à une opération d’assainissement d’un site touristique qui offre une vue panoramique sur la verdoyante cuvette rizicole d’Andapa. En ce début d’année, l’association a continué son plan de reboisement à la cascade Tsara Rano.
La mission prioritaire demeure cependant la gestion des bornes-fontaines. « Ce fut un peu difficile au début. Les gens ne veulent pas payer car ils n’accordent leur confiance à aucun système de contribution. Nous les avons sensibilisés et, aujourd’hui, cela porte ses fruits : nous récoltons des sommes qui permettent de payer les factures de la Jirama », confie Sandrine Mac, trésorièresecrétaire de l’association.
Cette expérience amène à penser que la réconciliation nationale qui alimente les chroniques depuis des années ne devrait pas s’effectuer entre les dirigeants qui ont assisté, désarmés, à la paupérisation du pays et à la déliquescence de l’Etat, mais entre cette puissance publique et l’ensemble de la population. Pour que les 22 millions de Malgaches ne demeurent pas volontairement coupés des réalités de l’Etat et deviennent de véritables citoyens… comme à Andapa.
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édito
« Kere ty ndaty »
Les rivières asséchées, une eau boueuse, une terre aride… la région du Sud de Madagascar souffre du manque de pluie. L’eau dans le Sud a toujours été problématique, mais elle est aggravée par les impacts du changement climatique. Depuis près de trois ans, les populations sont confrontées à la rareté des précipitations empêchant les activités agricoles et entraînent les périodes de famine ou de kere. Les habitants sont en pleine détresse alimentaire, même les cactus ou « raketa malemy » censés être consommés durant les périodes de soudure, ne poussent plus. Le photographe Safidy Andrianantenaina nous rapporte en images dans la rubrique Grand Angle (p.40), cette « chasse à l’eau ». Cependant, un projet de pipeline a été annoncé cette année permettant d’offrir de l’eau potable à près de 500 000 personnes. Espérant que ce ne soit pas une énième promesse, sachant que le Sud est considéré comme un « cimetière à projets. »
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