Sylvain Subervie
2 juin 2014 - PortfolioNo Comment   //   2967 Views   //   N°: 53

Complètement marteau

Sylvain Subervie tisse avec Madagascar, son pays de résidence depuis une vingtaine d’années, une relation privilégiée. La Grande Île est le point d’ancrage de toutes ses oeuvres monumentales appelées à être exposées aux quatre coins du monde. « Le Monde est marteau », sa dernière création ne déroge pas à la règle.

 

Sa dernière exposition intitulée « Le Monde est marteau » remonte en avril dernier à l’hôtel de ville d’Analakely. Le sculpteur, mondialement connu pour ses oeuvres monumentales réalisées à partir de fer plat et de cristal de roche, prend à nouveau Madagascar, son pays de résidence depuis une vingtaine d’années, comme point de départ d’un tout nouveau concept : le New Art Market (le nouveau marché de l’art) « C’est le fruit de deux ans de réflexion qui correspond à ma vision du marché de l’art.

Ce que je propose, c’est une sorte de vente aux enchères qui permet au public de spéculer sur les oeuvres d’art », explique-t-il. Pour cela, Sylvain Subervie a choisi de sculpter une oeuvre qui se décline en trois tailles, réalisées en plusieurs coloris, numérotées et signées avec un certificat d’authenticité. « Toutes ces oeuvres sont absolument uniques. À partir du moment où on les achète, elles deviennent des collectors et passent dans le second marché, celui des reventes. Le public agit ainsi sur le marché financier et spéculatif des oeuvres, comme un authentique collectionneur d’art contemporain. »

Pourquoi ce constat d’universelle folie ? « Le monde devient fou avec tous ces réseaux. On surfe, on ne sait même plus pourquoi. Dans la sculpture que je présente, la courbe représente le monde, les lames sont les réseaux, le quartz c’est la fibre optique, et bien sûr le fameux marteau qui frappe sur le monde. » L’artiste plasticien est connu à travers le monde pour ses pièces monumentales, comme le Banc de poissons qui orne actuellement, et jusqu’en juillet, le parvis de l’hôtel de ville. S’il se sent une réelle affinité avec Madagascar, c’est que la Grande Île lui a permis de trouver sa propre signature, après avoir longtemps travaillé dans le domaine de la mode avec les grands créateurs.

« Pour moi, c’est devenu comme un rituel que mes oeuvres soient d’abord exposées à Madagascar avant de partir pour l’international. » Ç’a été le cas notamment de la gigantesque armée des Guerriers boucliers (« des soldats au service de la paix », s’empresse-t-il de préciser), sortis de ses ateliers de Madagascar avant de partir à la conquête du monde. Avec le fer plat et le quartz, il réalise ce qu’il appelle la « forme par le vide » : des oeuvres colossales pouvant dépasser les deux mètres, mais aériennes et presque arachnéennes dans leur distribution dans l’espace. « Mes pièces sont inscrites dans l’espace », explique l’artiste qui n’oublie qu’il est d’abord un sculpteur aux oeuvres aussi imposantes qu’attachantes.

Aina Zo Raberanto

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