Spear’O Mic : Sa nouvelle vie au Qatar
5 janvier 2015 - MusiquesNo Comment   //   16069 Views   //   N°: 60

Il s’était volatilisé depuis son dernier album, il y a plus de quatre ans. Spear’O Mic, la star du zouk-R’n’B, coule des jours heureux au Qatar. Pilote dans la compagnie aérienne de l’émirat, il s’est construit un avenir en famille. Mais n’a pas oublié la musique.

Doha, parc du Musée d’art islamique, début de l’hiver, 30 degrés. Il arrive avec son jeune fils endormi dans les bras. Décontracté, Spear’O Mic évolue avec aisance dans son nouvel environnement. Le Qatar, c’est le luxe à la cool ! « Si ma femme ne m’avait pas fait la remarque, je serais arrivé en tee-shirt », reconnaît-il. Olivier Bordes de son vrai nom, est devenu en mai 2012 pilote à Qatar Airways, l’une des compagnies les plus prestigieuses au monde : « C’est un projet professionnel que j’avais depuis neuf ans, mais je manquais d’expérience », explique le chanteur. Ça change d’Air Madagascar où les rotations sont nombreuses : « Là, je rencontre des équipages différents en permanence. Il y a 200 nationalités dans la compagnie. C’est très motivant. » Et puis le trentenaire a réalisé un rêve : voler sur un bel appareil. Le sien est un Boeing 787 Dreamliner ! Son père, pilote lui aussi, peut être fier de lui.

La vie s’écoule doucement à Doha : trois jours de vol en moyenne par semaine, quatre jours de repos. Ce qui lui laisse le temps de faire des sorties cinéma et d’organiser des barbecues entre amis. « Il y a tout ce qu’il faut pour s’amuser en ville : des clubs de jazz, des bars, mais j’y vais rarement », affirme Spear’O Mic, qui privilégie le temps passé en famille. Et puis, il y a les voyages avec sa femme, Lova, et ses deux enfants, Aaron, 3 ans, et Irina, 6 ans, qui sont de véritables globe-trotteurs. Dernièrement, Washington DC, la Floride, Istanbul… « Grâce à mon employeur, j’ai la chance d’avoir 90 % de réductions sur tous les billets dans le monde, alors j’en profite. » Pratique, quand on est natif de la lointaine Madagascar. Spear’O Mic avoue y retourner souvent. « Au moins quatre ou cinq fois par an. » À 5 000 kilomètres de la Grande Île, le soutien des proches reste important. « Les rencontres sont souvent éphémères ici », conclut-il.

Dans ce microcosme mondial, le Malgache se voit rester longtemps au Qatar. « Ce pays ne m’a pas livré tous ses secrets, et puis c’est confortable. Moi qui suis distrait, il m’est arrivé de laisser mon portefeuille sur une table, sans qu’on me le vole. Ma maison est toujours ouverte et ma femme peut circuler librement. Il n’y a pas de police religieuse comme en Arabie Saoudite ». La vie idéale ? En tout cas, le chanteur, serein, prépare un nouvel album, après celui de 2010. Mais il ne sait pas trop pour quand. Peut-être dans deux ans… Il monte un home studio dans son appartement. Les morceaux resteront un mélange de zouk-R’n’B, son style de référence, loin des longues mélopées du Moyen- Orient. Bref, l’artiste a la tête ailleurs, dans les nuages, et s’évapore. Encore et toujours.

#GuillaumeCordeaux
(au Qatar)

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