Sarandra Beloba : Mangaliba là-bas, les gars !
1 juin 2017 - Que sont-ils devenus ?No Comment   //   2548 Views   //   N°: 89

Cinq ans après la parution de l’article sur Sarandra Beloba (no comment® n°31), nos sept musiciens labellisés Grand Sud sont toujours très appréciés des Mahorais qui les suivent depuis le départ. Mais pas que ! La preuve, ils ont gagné en novembre 2016 le prix Musiques d’Afrique dans le cadre du XVIe Sommet de la Francophonie à Tana.

La grosse tête, pas pour eux. Les musiciens de Sarandra Beloba – nommément Tomboson, Remena et Naina (mandolines), Rais et Bady (percussions), Rosimaine et Patricia (danseuses) – continuent leur petit bonhomme de chemin sur la route du mangaliba, de cabaret en cabaret (Glacier, Jao’s Pub, Chill Out), avec pour seul objectif la revalorisation du patrimoine de l’Anosy, leur région natale. Si le mangaliba, la musique traditionnelle de Tolagnaro, remise en selle dans les années 2000 par Dada de Fort-Dauphin, reste leur marque de fabrique, bien d’autres rythmes locaux s’inscrivent à leur répertoire, comme le katrehaky (lors des rites traditionnels), le sagenaky (danse des couples), le fary mireky (où l’on imite la danse de la canne à sucre sous le souffle du vent) ou encore le kololoky qui se joue uniquement à la mandoline.

« On n’est pas des musicologues ni des revivalistes. On est juste là pour le fun et la vibration », confie modestement Tomboson Rialy Beloba, le fondateur et leader du groupe. Et pour la transe aussi ! Ce phénomène si spécial, quasi hypnotique des danses du Grand Sud qu’ils reproduisent sur scène avec le look ad-hoc : coiffure zako (tresses antanosy), tsivarioky (maquillage traditionnel), paréo de soie pour les femmes et salova (pagne) pour les hommes. Le groupe organise occasionnellement des ateliers de danse mangaliba sur Tana, mais promet de le faire plus régulièrement à l’avenir. Une danse qu’ils ont eu le plaisir de faire applaudir en avril dernier à la 6e édition du festival Arondihy.

Avec pas moins de 60 titres à leur répertoire, ils pensent sérieusement à sortir un premier album même si la Trésorerie présentement fait défaut. « On a déjà une maquette de dix chansons et un clip qu’on peut présenter aux professionnels. » Avis aux mécènes ! Et comme la route du mangaliba peut mener très loin, Sarandra Beloba vint d’apprendre qu’il devrait participer à la deuxième édition de Musiques d’Afrique, mais cette fois sur le continent noir. Décidément, il n’y pas que les Mahorais qui en sont fous !

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