Sakay… et c’est brûlant !
7 juin 2018 - Fanahy gasyNo Comment   //   1633 Views   //   N°: 101

« Maso voa sakay,ka ny sisa no tandremana » peut se traduire par « l’oeil piqué par du piment, on fera attention la prochaine fois. » C’est à peu près le même esprit que le dicton vu le mois dernier : « Il est bon d’avaler de travers pour mieux mâcher, il est bon de tomber pour mieux marcher » avec quelques nuances tout de même.

Le piment (sakay) est au cœur de bien des proverbes locaux. Normal, c’est l’un des condiments que l’on retrouve le plus sur les tables malgaches. Rappelons celui-ci que nous avons déjà vus : « Il n’y a pas plus piquant que le piment, mais quand on se met d’accord pour le manger, on arrive à l’avaler. » Une pilule dure à avaler, en somme.

Piquant et brûlant, le piment et pourtant apprécié des fins gourmets. Certains en le consommant y voient même une leçon de vie : on parfois besoin d’apporter un peu de « piquant » aux choses pour nous sortir d’une certaine monotonie, à condition bien sûr de n’en pas abuser. Mais avec le dicton présent, ce qui est remarquable c’est son réalisme familier quand il évoque l’œil piqué par le piment.

Il faut savoir qu’il existe deux façons de consommer le piment : soit cru soit assaisonné avec du vinaigre.

Dans le premier cas, on peut le manger à la main et là il n’est pas rare que, par inadvertance, on se frotte les yeux avec le doigt qui a touché le piment. On arrive au même résultat en le pilant, lorsqu’une goutte vient inopinément vous toucher l’oeil. Et là encore : ouille que ça brûle !

De cette expérience si simple, si prosaïque, les Anciens ont à nouveau su en tirer une sagesse inépuisable : une mauvaise expérience sert toujours de leçon ou comme on dit aussi, on apprend toujours de ses erreurs. Dans un registre plus animalier on dira que chat échaudé craint l’eau froide,autrement dit un chat qui a reçu de l’eau chaude craindra l’eau qu’elle soit chaude ou froide.

Cette leçon ne vaut peut-être pas un piment, mais pourquoi pas un fromage ? Comme le corbeau de la fable qui « jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus… »

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