Richard Maquettiste : UN MONDE DANS SES CARTONS
Ses modèles réduits d’habitations et de monuments historiques sont tellement fidèles à la réalité que même les architectes font appel à lui. Depuis 32 ans qu’il fabrique ses maquettes en carton, Richard est plus que jamais un Gulliver heureux et toujours inspiré…
Richard Rakotoniaina est spécialisé depuis près de 32 ans dans la réalisation de maquettes, ce qui lui vaut aussi le surnom de Richard Maquettiste. Par-dessus tout, ce sont les reproductions de maisons à échelle réduite qu’il affectionne. « Tout petit, j’ai participé à un concours de fabrication de maison avec de la boue et il s’est avéré que la mienne était la plus proche de la réalité. C’est là que j’ai eu le déclic », explique-t-il. Il a réalisé à ce jour près de 120 maquettes destinées aussi bien aux particuliers qu’aux architectes. C’est dire que chez lui le souci d’exactitude n’est pas de la rigolade !
Remontant à la plus haute Antiquité, la maquette a toujours été au service de l’architecture, des arts militaires ou de la navigation. En cela Richard est le digne héritier d’une tradition millénaire, même s’il a mis des années à perfectionner sa technique, tout seul dans son coin. « C’est un métier qui demande beaucoup de patience, pas pour les paresseux », estime-t-il. Si une maquette de villa lui demande de deux à quinze jours selon les proportions, un grand bâtiment, type palais royal, peut lui prendre jusqu’à un mois.
En plus de la minutie, cela exige une connaissance exacte des volumes et des formes. Ce qui s’appelle avoir l’esprit géométrique, le compas dans l’oeil ! Exactement comme un architecte, Richard dessine d’abord les plans de ses créations, en se référant souvent à des livres professionnels. La deuxième étape consiste dans la construction et l’assemblage des matériaux. « Pour que la maquette soit une reproduction fidèle de la réalité, je choisis des cartons ayant la même couleur que le bâtiment. Je n’utilise pas de peinture. » Et le résultat, ce sont ces créations étonnantes, dignes d’un voyage de Gulliver, comme cette reproduction à petite échelle du Rova de Manjakamiadana.
Ses créations se vendent entre 200 000 et 300 000 Ar, ce qui n’est pas du tout déraisonnable s’agissant bien de modèles uniques et non d’objets moulés ou préfabriqués. Avec la crise, les amateurs de maquettes sont moins nombreux, mais Richard ne désespère pas de l’avenir, car il est sûr de son talent. « Mes créations n’ont rien à envier à ce qui peut se faire à l’étranger. » La preuve, les Réunionnais sont nombreux à faire appel à lui, notamment pour la restauration de maquettes. « Une technique délicate car il faut retrouver les matériaux d’origine », souligne-t-il. Aujourd’hui, Richard ambitionne d’exporter son savoir-faire, et pourquoi pas dans le cadre d’un partenariat. Histoire de voir un peu les choses en grand…
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