Réserve de Berenty : Sanctuaire du Sud
Avec ses 1 000 hectares de surface protégée, le domaine de Berenty accueille plusieurs réserves, dont une dévolue aux lémuriens appartenant aux espèces les plus rares. Un véritable sanctuaire de la nature à quelques encablures de Fort-Dauphin.
C’est à 80 km de Fort Dauphin, dans le bassin de l’Androy et du fleuve Mandrare que se trouve la Réserve de Berenty. Si elle est communément admise pour être un « sanctuaire de la nature et des lémuriens », le domaine de Berenty en lui-même comporte plusieurs autres réserves, dont celles de Bealoka et Anjapolo. L’ensemble s’étend sur quelque 1 000 hectares de surface protégée. Tour d’horizon d’un espace où la nature est reine.
On trouve d’un côté une forêt galerie en bordure de fleuve (majoritairement faite de tamariniers), de l’autre des forêts sèches à Didieracées et bush épineux du Sud sur sable roux. La réserve en elle-même compte plus de 1 000 sifakas (propithèques de Verreaux), makis (Lemur catta) ou gidros (Eulemur fulvus), sans oublier les espèces nocturnes (lépilémurs, microcèbes), les oiseaux (102 espèces recensées), les reptiles (crocodiles, tortues, caméléons), les chauves souris ou les tenrecs.
Sur la route menant à la réserve de Berenty, on peut croiser une plante endémique, le Diypsis decaryi, plus communément appelé palmier trièdre. Si ce palmier à trois faces est relativement rare au parc national d’Andohahela d’où il est originaire (entre Fort Dauphin et Amboasary-Sud), on le cultive beaucoup plus largement sous les tropiques aujourd’hui. Il est reconnaissable à son tronc doté de palmes bleutées à la base, disposées sur trois rangs et pointant dans trois directions.
Bien que les tortues et lémuriens aient longtemps été fady (tabous) pour les Antandroy du Sud (ce qui a permis leur préservation), ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. Le musée Arembelo (littéralement « charbon de vie ») permet aux visiteurs d’en savoir plus sur les us et coutumes de ces populations de la région aride.
Si la réserve est créée en 1936 par Henry de Heaulme, son parc n’est ouvert au public que depuis 1980, avec l’aménagement d’un lodge pour la réception des visiteurs venus d’un peu partout dans le monde. Dont bon nombre de chercheurs et naturalistes venus observer et étudier les primates. On peut aussi se rendre sur les lieux par une piste d’aviation privée située au coeur de la réserve. En partant de Fort-Dauphin, la Société hôtelière et touristique de Madagascar (SHTM) organise la visite vers la réserve de Berenty et ses alentours, incluant le lac Anony et le marché aux boeufs d’Ambovombe.
#JoroAndrianasolo
Photos : Marc Gansuana
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