Raymond Botobe : LE PLASTIQUE, C’EST PAS CHIC !
28 août 2012 - NatureNo Comment   //   1788 Views   //   N°: 31

Quand on habite, à en croire le magazine National Geographic, l’une des dix merveilles du monde, on fait tout pour en préserver l’environnement. C’est en tout cas la mission que s’est fixée Raymond Botobe en s’installant à l’Île aux Nattes. 

Raymond Botobe veut garder son île propre. D’autant qu’elle a été classée parmi les dix merveilles du monde par le magazine américain National Geographic ! Il s’agit bien sûr de l’Île aux Nattes (Nosy Nato), à cinq minutes en pirogue de Sainte-Marie. Jeune quadra, Raymond n’est ni hôtelier ni restaurateur : il habite une simple paillotte au bord de l’eau.

Sa conscience écologique, il l’a aiguisée au cours des dix années où il a accompagné à la fois comme cuisinier et assistant technique une équipe d’océanographes à travers les mers du globe. Du Brésil à la Nouvelle Calédonie, il a ainsi découvert les fonds marins et leur grande fragilité.

De retour chez lui, sur l’Île aux Nattes, il s’applique à sensibiliser les habitants sur les dangers de la pollution. « À Madagascar, la pauvreté généralisée fait que l’écologie n’est pas une priorité. Il est pourtant essentiel d’éduquer les enfants dès maintenant. » Et comme rien ne vaut un bon exemple, Raymond nettoie seul depuis huit ans les bords de plage avec sa pirogue. Bouteilles, sacs plastiques, ferrailles rouillées, pneus, piles, boîtes de conserve… c’est environ une tonne de déchets qu’il ramasse à chaque fois. Ces déchets sont ensuite triés par ses soins : le végétal d’un côté, le plastique de l’autre. Les déchets organiques et biodégradables sont enterrés, le verre est soigneusement pilé pour être rejeté en mer, loin au large.

Le plastique, c’est pas chic, c’est la chanson que fait fredonner Raymond aux enfants quand il les mobilise pour nettoyer le littoral avec lui. « C’est avec ces actions en direct que j’arrive à les sensibiliser. Je leur explique qu’un filtre de cigarette met 90 ans à se dissoudre. Qu’un sac plastique peut être avalé par un poisson au risque de l’étouffer et qu’ainsi leurs parents pêcheurs auront de plus de plus de difficultés à trouver à manger. »

Depuis l’année dernière, l’aide financière de certains restaurateurs locaux a permis à Raymond d’étendre ses actions de nettoyage à tous les sentiers de l’Île. Elle lui a également permis d’acheter des piquets et des paniers poubelles qu’il plante tous les 100 mètres. Son seul regret, que les pouvoirs publics ne se mobilisent pas plus pour la sauvegarde de l’environnement de l’île. « Je le fais en bénévole et je ne demande pas d’argent, là n’est pas le problème, mais quelque part ce manque de soutien n’est pas normal », estime-t-il. Sans parler d’autres problèmes à régler comme l’absence de toilettes publiques, la gestion des déchets et le geste citoyen à inculquer pour la propreté et l’hygiène. C’est bien la moindre des choses si l’on veut tenir son rang de merveille du monde… 

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