Rasoa Fanga : Mamma pizza !
Giacomo, son grand amour italien, l’a initiée à la pizza, mais c’est à sa belle-mère, italienne elle aussi, qu’elle a tenu à dédier sa pizzeria, baptisée Mama Santa. Chez elle, ça sent le basilic, l’huile d’olive et le feu de bois. Bref, la Toscane à Sainte-Marie…
L’histoire commence à Mahambo où la jeune Rasoa vit au milieu de ses six frères et ses deux soeurs. De la petite enfance à l’adolescence, cette grande famille orpheline se débrouille comme elle peut dans ce joli petit coin en bord de mer. Plus tard, Rasoa part sur Toamasina faire ses études puis émigre assez vite à Saint-Marie (Nosy Boraha) où, de 2004 à 2007, elle vend des brochettes à Ambodifotatra, près de l’embarcadère. Rasoa à un visage de sirène, des yeux en amande et le sourire malicieux. Sous les pointes de ses longs cheveux noirs trône un dauphin bleu marine tatoué sur le haut de son épaule.
L’idylle démarre le jour où le bel italien Giacomo mange à sa gargote. Qui des deux a dragué l’autre ? Rasoa ne l’explique pas – peut-être l’appassionata, le coup de foudre… Après cinq années de « dolce amore » Rasoa parle déjà bien l’italien et apprend très vite la fabrication de la pizza, le plat national italien dont son compagnon raffole !
D’où viennent son énergie et sa santé de fer ? Elle répond avec humour : « Je dois être métisse animal ! » Rasoa n’est jamais malade, ne rechigne jamais devant le travail, cherche et trouve des solutions. Très vite elle se met en tête d’ouvrir en solo sa pizzeria à Sainte-Marie. Le 15 octobre 2009, face à l’hôtel Hortensia, son rêve se réalise avec l’ouverture de Pizza Mama Santa. Un hommage familial, car il s’agit du nom de sa belle-mère italienne ! Une pizzeria aux accents définitivement féminins où la décoration est léchée : l’entrée du restaurant est tapissée de coquillages peints jaunes et bleus, des guirlandes clignotent, le four à bois est visible de la rue.
À l’intérieur, huit tables accueillantes nappées de satin coloré. La petite salle des convives est gérée par une deuxième sirène, Natacha, la serveuse. Toute la cuisine est à vue : Rasoa étale les boules de pâte devant les clients puis les tapisse en direct de tomates fraîches coupées en dés, de fromage râpé, de jambon… Ca sent les couleurs, le basilic, l’huile d’olive et le feu de bois – on pourrait presque s’imaginer en Toscane.
En coulisse, le travail de l’acheminement des produits est une autre paire de manches. À Sainte-Marie, l’île dans l’île, tout arrive par bateau, par avion ou par colis express. Le fromage est sélectionné à Tana, les produits secs viennent de Tamatave, le bois de manga, lui, vient de l’île. Un casse-tête pour les commandes et la réception des produits. Rasoa s’y attelle sans aucun problème, telle une mama italienne, comme si sa belle-mère, depuis l’Italie, veillait sur elle à distance.
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