Ralava BEBOARIMISA : INVESTIR POUR LA BIODIVERSITÉ
15 septembre 2012 - NatureNo Comment   //   1787 Views   //   N°: 32

Quinze aires protégées bénéficient déjà d’un financement du Madagascar Biodiversity Fund. Une institution financière qui souhaite faire appel davantage au secteur privé malgache pour mener à bien sa mission. Explications de son directeur exécutif.

Comment faites-vous pour concilier finance et écologie ?
La Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (Madagascar Biodiversity Fund) est une institution financière d’utilité publique, à but non lucratif, créée en 2005 par l’État malgache, la Conservation internationale et le WWF (World Wide Fund). Elle place et gère les fonds qu’on lui confie afin de financer toutes sortes d’activités de conservation et de développement à travers le Système des aires protégées de Madagascar (SAPM). Elle investit son capital sur les marchés financiers et utilise les revenus pour financer ces projets. L’ensemble des fonds en capital s’élève à 50 millions USD. Parallèlement, nous gérons un sinking fund allemand d’un montant global de 8,5 millions euros à décaisser sur une période de 20 ans. Contrairement aux systèmes de projets souvent limités dans le temps, les nôtres sont sur le long terme. Nos appuis sont continus tant que le site n’est pas financièrement autonome. 

Qui peut bénéficier de ces financements ?
Nous priorisons les sites qui possèdent une diversité d’écosystèmes reconnue et dotés d’un label international comme le patrimoine mondial, le site Ramsar ou la réserve de biosphère. Nous les sélectionnons aussi en fonction des menaces qui pèsent sur eux. À ce jour, 15 aires protégées, issues du réseau des parcs nationaux de MNP et des sites nouvellement créés (NAP), bénéficient d’un financement d’un million de dollars. C’est le cas d’Andringitra, Marojejy, Ankarafantsika, plus récemment Tsaratanana, Ankarana, Oronjia et Analalava. Au niveau de nos partenaires, nous avons le soutien des grands bailleurs de fonds internationaux comme la Banque mondiale (Ida), l’Agence française de développement (AFD) ou l’Unesco, mais également d’une fondation privée américaine, la MacArthur Foundation. Mais ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est intensifier la participation du secteur privé malgache, encore peu représenté dans nos actions.

Quels sont les projets à venir ?
Avec des coûts récurrents de gestion estimés entre 17 et 20 millions USD, la Fondation doit augmenter sa capacité de financement en diversifiant ses ressources. Pour cela, nous sommes de plus en plus intéressés aux nouveaux mécanismes de financement comme les fameux fonds carbone. En juin dernier, Madagascar était représentée au sommet de Rio+20. Le constat est qu’avec un peu de volonté, nous pouvons tous contribuer au développement durable tant attendu. Nous serons également présents en septembre au Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles) qui se tiendra en Corée. Comme on dit chez nous : « Ny tao-trano tsy efany irery » (on ne construit rien tout seul). 

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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