Projet Fanoa : Quand les jeunes s’intéressent aux élections
14 décembre 2018 - CulturesNo Comment   //   877 Views   //   N°: 107

Des films faits par des jeunes, voilà la formule utilisée pour cette campagne de sensibilisation à s’acquitter du devoir civique, voter. Qui dit que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique ?

Le personnage principal du film Lita lors de l’émission Cinémalagasy sur le Projet Fanoa à l’IFM Analakely, le 20 septembre.

Cinq court-métrages ont été produits dans le cadre des activités du projet Fanoa (Fifidianana Andraisan’ny Olompirenena Andraikitra) financé par l’Union européenne, et mis en oeuvre en partenariat avec les Rencontres du Film Court (RFC). Ils dévoilent les regards de la jeunesse actuelle sur les élections.

Quoi de mieux que ces courts métrages pour convaincre les plus réticents et ceux qui pensent qu’il ne sert à rien d’aller voter. Vote, clé du changement ; vote, gage d’un meilleur avenir ; vote, signe de responsabilité, voilà quelques pistes qui se dégagent de ces prises de parole.

Encadrés par Tianjato Gatien Rajaoarinarivo, qui a remporté plusieurs prix dans le documentaire et Ludovic Rianando Randriamanantsoa, un maestro de la fiction, les jeunes découvrent une autre facette du film, son aspect utilitaire. Utilisé par beaucoup comme outil de propagande, le cinéma se voit ici attribuer une mission claire : la conscientisation et la mobilisation.

RETOUR SUR LES FILMS
Fifidianana fifidianana est un film simple dans la narration mais dont le langage est super codé. Tout se passe dans un espace précis, la cour (tokontany). Pour faire régner l’ordre dans ce microcosme, il a fallu procéder à une élection. Une flopée de candidats se présente et promet monts et merveilles. Il y a celui qui veut faire régner la loi du plus fort, celui qui veut être la voix des marginalisés, celui qui veut être le porte-voix de la majorité… Bref, l’échiquier politique transposé dans la cour des récrés.

Lita s’approprie du code des teen-movie américain où l’histoire se passe dans un lycée. Le schéma classique, le beau gosse de la classe qui est aussi le plus fort se croit tout permis, veut garder la mainmise sur la classe mais l’agrégation des voix individuelles a changé la donne et a permis à Lita, un jeune homme effacé mais qui a de l’ambition, de se révéler.

Safidy aurait pu être un drame psychologique à la Scorsese. Quand le choix devient une aliénation. Dès le matin, à la radio, on parle d’élection. Partout, le mot « safidy » est affiché. Finalement, le choix il est partout même dans ce que l’on va mettre dans son assiette. Plus convaincant que ça tu meurs !

Taxi be antitra veut convaincre les plus réticents. Justement, pourquoi voter ? Alors qu’on sait pertinemment qu’il y aura des fraudes et tout ça n’est qu’une vaste mascarade ? Ce sont les aînés qui donnent l’exemple. Voter, c’est utiliser sa voix pour apporter du changement dans sa propre vie.

Latsa-pako est un rêve, l’aspiration à une vie meilleure. Une leçon à la clé, demain se décide dès aujourd’hui. Malgré le ton un tantinet moralisateur, le questionnement est pertinent. Que répondrons-nous à nos enfants si par indifférence et mauvais choix, l’avenir a pris une toute autre couleur ?

© Photo : Sleeping Pop / Association AriArt

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