Olo Blaky : Entrez dans la transe
2 janvier 2013 - Cultures MusiquesNo Comment   //   2752 Views   //   N°: 36

Après la légende des petits hommes verts, voici les grands « hommes noirs » d’Olo Blaky. Un groupe très orienté black music qui jongle avec hip hop, roots, tribal, beat et conscience environnementale. Derrière le micro, un étonnant ch aman urbain du nom de Naty Kaly… 

Black and proud. Noir et fier, comme l’a chanté en son temps le godfather de la soul, Mr James Brown en personne. Tel pourrait bien être le leitmotiv de ce groupe créé en 2009 par le chanteur Naty Kaly. Olo Blaky (littéralement « homme noir ») se présente comme l’ambassadeur de la black music à Madagascar. La vraie ! Celle qui véhicule le big sound inspiré aussi bien des ghettos urbains du Bronx que de la pure tradition africaine. En tournée d’un mois, en septembre dernier, dans les Alliances françaises de Mahajanga, Diego et Nosy Be, le groupe a pu tester leur force de frappe auprès d’un public complètement tétanisé par ce feu nourri de rythmes de toutes sortes. Une musique presque « ovnienne », tellement la fusion est portée à son point le plus chaud ! « Trip hop avec des beats hip hop, mais ce n’est pas forcément du rap… musique du monde quoi ! », fait valoir Naty Kaly. Présentement, il regrette de manquer d’un clavier et de choristes pour pouvoir « expérimenter plein de nouveaux trucs », car ce ne sont pas les idées qui lui manquent !

La formation tourne actuellement avec Ndriana (batterie), Odillon (basse) et Patrick (guitare), plus la voix vibrante et quasichamanique de Naty Kaly . « Des fois je m’en sers comme d’un djembé, le but c’est la transe », plaisante-t-il. Le résultat ce sont ces « collages » sonores, quasi-surréalistes, qui se jouent des styles funk sur un beat de hip hop avec un peu de hira gasy. Moi je peux jouer du kabôsy électrique. Pas de limites entre nous ! » On retrouve bien là le Naty Kaly des débuts, celui qui s’est fait connaître au milieu des années 2000 en se revendiquant du tsapiky, déjà décrit comme de la « techno malgache ». Un garçon qui a de la suite dans les idées en somme. L’occasion de rappeler que Olo Blaky a une histoire beaucoup plus ancienne que sa date de création, puisqu’il naît en fait de la rencontre de Naty Kaly et de Gala, lui même issu de Zanaray Percussions, fameux groupe « root expérimental » du Sud-Est formé en 2004.

À la faveur d’un premier album éponyme, Olo Blaky sorti en 2009, Naty Kaly s’impose également comme un chanteur à messages, n’hésitant pas à aller sur des thèmes sociaux et environnementaux, car « les deux sont liés », estime-t-il. Ainsi des étonnants Zanahary manome hazavana, Zanahary manome hafanana (Le Créateur a donné la lumière, le Créateur a donné la chaleur), Rano maloto (Eau souillée) ou Meza Tso-drano (Demandez la bénédiction) qui mettent le doigt sur pas mal de « gros malaises de la société malgache ». « Notre musique berce l’esprit, mais les textes sont là pour le stimuler. On veut être des éveilleurs de conscience, car la musique noire a toujours fonctionné ainsi. » La suite à découvrir dans un second album déjà en cours de préparation. Sans préjuger d’une prochaine tournée nationale. 

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