Olga del Madagascar : Grandeur nature
7 août 2017 - CulturesNo Comment   //   2202 Views   //   N°: 91

Déforestation, trafics illicites de bois précieux, disparition de la biodiversité… Olga del Madagascar a plus mal pour son pays que le mal du pays. Résidant en Italie depuis une vingtaine d’années, la chanteuse crie son désespoir à travers des textes écolo-engagés.

« Je suis née et j’ai grandi au nord-est de Madagascar, là où l’on sait apprécier la beauté des forêts et des montagnes. Malheureusement, la déforestation est passée par là. » Cette région, chère entre toutes à Olga del Madagascar, abrite les plus beaux parcs et réserves nationaux comme Marojejy, Anjanahary-Be Sud et Tsaratanana, sans pour autant être épargnée par les problématiques environnementales. D’où ses deux albums coups de gueule, Bois de rose et Ma nature. Le premier dénonce le trafic du palissandre, un bois précieux honteusement pillé bien que déclaré « patrimoine mondial » par l’UNESCO. Dans le titre « Masoala », elle raconte le naufrage en 2009 du bateau Belle Rose au large de la péninsule de Masoala, où elle a perdu ses deux nièces. « Ce bateau avait en fait comme mission de couper les bois de rose et de les revendre. C’est à cette époque que j’ai décidé de chanter pour dénoncer ce trafic. »

Son second album, sorti en 2015, est davantage un chant à ce qui fait l’identité malgache, la terre, les gens, la culture. Elle puise volontiers dans les rythmes traditionnels tels que l’antsa, le salegy, le basesa mais aussi le malesa et le beguina. « Comme j’aime mélanger les rythmes et les langues, on peut aussi retrouver des influences pop-rock dans mes chansons. D’ailleurs je chante aussi bien en malgache qu’en français ou en italien. » Malgré la distance, Olga garde en permanence le contact Madagascar, en collaborant notamment avec son frère connu sous le pseudo de 13-1, qui l’assiste comme compositeur.

Pour donner plus de poids à son engagement, elle a choisi de travailler avec plusieurs associations et musées italiens et malgaches oeuvrant dans la protection de l’environnement. Elle est également soutenue par son mari, Franco Andreone, un zoologiste italien connu pour ses recherches sur les amphibiens. « Il est difficile de se faire entendre dans un où la majorité de la population vit avec moins d’un euro par jour et parfois sans électricité. Heureusement, toutes ces personnes de bonne volonté sont là pour m’aider. » Olga est sur le point de sortir son troisième album, dicté par la même urgence : « Sans ses forêts Madagascar est un pays mort. » A méditer, mais vite !

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