Noum’s Montana : « Je rappe pour ceux qui sont dans la rue »
7 septembre 2017 - CulturesNo Comment   //   1516 Views   //   N°: 92

Plus de vingt ans après sa naissance, le « rap gasy » continue à faire des ravages. Noum’s Montana, jeune rappeur originaire d’Antsirabe, vient de faire son entrée dans le milieu mais a reçu l’adoubement des anciens (Doubl’Enn, Buddha El Tagà). A contre-courant de ses amis rappeurs, il fait – dit-il – un rap que « même les illettrés peuvent comprendre ».

Noum’s Montana, un nom qu’on entend de plus en plus à la radio…
J’ai commencé en 2013 dans Zaza Mainty (Enfants noirs) à Antsirabe. Mais en 2014, le duo a splitté car je devais partir pour la capitale pour faire mes études en hydraulique à l’université polytechnique de Vontovorona. Néanmoins j’ai continué à rouler sous le pseudo de Noum’s Montana, avec des textes inédits.. Il s’avère que ces morceaux ont été bien accueillis, alors j’ai sorti plusieurs singles, mais je n’envisage pas de sortir un album dans l’immédiat.

Le rap expliqué à ma grand-mère ?
Ce sera difficile parce que le rap ne s’explique pas. Ça s’écoute abondamment et ça se comprend tout seul au bout d’un certain temps. Moi j’en écoute depuis que je suis tout petit, c’est ma culture, les Boubah, IAM, NTM Suprême, etc. Le rap n’est pas seulement de la musique, c’est toute une culture. Les textes sont récités – et non chantés – sur des instrumentaux généralement confectionnés sur ordinateur. Chaque rappeur a sa manière de réciter ses textes, ce qu’on appelle le flow. Quant aux textes, ils sont poétiques mais avec un langage que tout le monde, surtout les jeunes, comprend. Pour faire court, c’est à mi-chemin entre la musique et la poésie.

Qu’est-ce qui te différencie de tes potes rappeurs ?
Les rappeurs malgaches ont tendance à parler de choses trop spirituelles, trop abstraites. On ne comprend pas forcément où ils veulent en venir Il faut être initié pour comprendre. Dommage car la musique est universelle, pour tous ! Moi je parle de ce que tout le monde voit et vit au quotidien dans ce pays. Je parle de l’insécurité, de la délinquance juvénile, de la perte de repères culturels… Que des choses que même les illettrés peuvent comprendre. Le rap est une mozikan’ny lalana (musique de rue), et moi je chante pour ceux qui sont dans la rue.

Tu collabores avec les grosses pointures du rap gasy…
Je côtoyai déjà des géants du rap-gasy avant avoir d’avoir créé mon groupe Zaza Mainty ! La collaboration avec Doubl’Enn et Buddha El Tagà est venue comme ça. Entre potes, les featurings se font naturellement. D’ailleurs, je prépare actuellement d’autres featurings avec d’autres figures emblématiques du rap gasy. Je préfère ne pas annoncer maintenant, car ce doit être une surprise. Ce qui est sûr, c’est que des nouveaux singles devraient sortir dans les mois à venir.

Propos recueillis par #SolofoRanaivo

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