Nogabe « Quand on est loin de son pays, on le chante »
10 septembre 2015 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   2026 Views   //   N°: 68

Parti du pays en 1977 pour s’installer en Chine, le musicien Nogabe Randriaharimalala entend renouer avec ses racines malgaches, s’il les a jamais quittées. Malgré une carrière internationale des plus remarquables, il reste un inconnu sur ses terres. Un oubli que le gentleman de la world entend bien réparer. 

Pourquoi ce retour ?
Cela fait 38 ans que je suis parti. Rattaché à l’ambassade de Madagascar, je me suis d’abord établi en Chine en 1977, puis j’ai déménagé à Hong Kong en 1990, enfin à Londres en 2007. Ces voyages m’ont permis de construire une carrière internationale. En Chine, j’ai débuté comme batteur dans un groupe de rock Pekins all Stars où j’étais le seul Malgache. J’ai également sorti des albums comme Nogabe (1993), Politics, Power and Glory (1994), Third World Gentleman (1997) et Afatra (2006). Dans mes compositions on retrouve toujours les sonorités traditionnelles malgaches. Quand on est loin de son pays, on le chante. Lorsque j’écoute la musique malgache, cela me donne du courage. Et j’ai toujours représenté mon pays dans les différents festivals internationaux où j’ai participé, comme Womad, London African Music Festival ou Momo’s. Les musiciens malgaches sont très appréciés à l’extérieur. Je pense qu’il est temps que le public malgache me connaisse à son tour.

Tu as donné un premier concert en juillet, premières impressions ?
C’était au Café de la Gare, bonne ambiance brasserie, mais il est dur de savoir si le public a aimé ou pas. Comme les gens ne me connaissent pas, c’est assez difficile d’en juger. Peut-être qu’il faut du temps pour s’adapter à mon style, une forme de world music qu’on entend peu par ici. En tout cas, j’attends le prochain concert au Cercle germano-malgache le 4 septembre pour me faire une idée. Ce sera un concert solo, mais j’aurai le groupe Zanaray Percussions comme musiciens. On compte enregistrer un album ensemble.

Pourquoi le choix de la world ?
J’ai toujours été accompagné par des musiciens étrangers. Par exemple, pour mon troisième album Third World Gentleman, j’avais douze musiciens africains qui avaient joué avec Manu Dibango, Myriam Makeba ou Hugh Masekela. En ce moment, je suis dans un trio à Londres avec le percussionniste iranien Medhi Ganjvar et le percussionniste et violoniste ghanéen Afla Sackey. J’aime tout ce qui est fusion mais quand je me produis sur scène, les rythmes malgaches dominent, que ce soit le tsapiky ou le basesa. Je chante en malgache également, mais cela n’empêche pas les autres musiciens d’apporter leur touche personnelle. La fusion rend la musique libre et universelle.

L’avenir ?
Je suis venu ici pour tester le milieu musical, avec l’envie de sortir un album avec des artistes malgaches. Avec mon trio londonien, on fait la part belle aux instruments traditionnels, comme le darbuka, le tambour arabe, ou le gomé, le tambour ghanéen. Je voulais retrouver ce type de percussions à Madagascar, et c’est Olombelo Ricky qui m’a branché sur le groupe Zanaray Percussions. Nous avons déjà commencé à travailler l’album. J’en apporterai des échantillons à mon retour à Londres en septembre.

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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