Miako Rasolondraibe : « Apprendre aux Malgaches à s’aimer »
21 août 2018 - Diaspora HexagoneNo Comment   //   4387 Views   //   N°: 103

À seulement 22 ans, Miako Rasolondraibe, présidente du mouvement Madagascar Will Rise (MWR), dirige une des associations les plus suivies du moment. Particulièrement par la jeune diaspora malgache en France mais aussi par les Malgaches du monde entier.

Madagascar est le pays natal de Miako Rasolondraibe, qu’elle quitte après l’obtention de son baccalauréat en 2013, mais aussi le pays de son projet de vie. « Madagascar est mon pays de cœur, ma terre natale. Rien qu’y poser les pieds me donne des frissons. J’y retourne tous les ans depuis mon départ, parfois plusieurs fois par an. » Après avoir été en classe préparatoire aux grandes écoles à Paris puis intégré une école de commerce à HEC Montréal, Miako a décidé de tout lâcher pour suivre des études en théologie à Paris. Rien à voir !

À côté de ses études, elle se consacre à son association Madagascar Will Rise, mouvement lancé en octobre de 2017 qui obtient son statut légal en février 2018. En une phrase, MWR se veut être une association qui est là pour réunir tout le monde, dont les associations et plates-formes qui souhaitent agir à Madagascar. Convaincu que le changement doit provenir de la volonté et du cœur de chacun, MWR prône les valeurs de l’amour et de l’unité. « Ça paraît bête, mais pour que le pays se relève, il faudrait que les Malgaches apprennent à s’aimer entre eux, à laisser tomber les rivalités, et simplement le mal. Et c’est pour cela que chaque leader de MWR est appelé à être exemplaire dans ses valeurs, à être un messager d’espoir pour les futures générations. Et cet esprit d’excellence s’applique autant dans les cœurs que dans la technique et le professionnalisme. »

À cette heure, MWR est sur deux grands projets. D’abord, Mibaliaka, projet éducatif visant à susciter l’ambition chez les jeunes, leur faire comprendre leur potentiel et leur faire réaliser l’importance des études. Puis Renirano, dans le domaine de l’environnement, dont le programme vise à permettre l’indépendance économique des villageois par le biais de leurs propres productions agricoles, en mettant en place un système d’économie circulaire pour leur indépendance énergétique.

MWR compte actuellement 70 membres en Europe et plus à Madagascar. Différents pôles ont été ouverts dans nombreuses écoles à Antananarivo, telles que l’Institut d’études politiques (IEP), de Madagascar, l’Institut supérieur de la communication, des affaires et du management (Iscam), l’Université catholique de Madagascar (UCM). « Nous comptons aller de ville en ville, afin que le mouvement ne soit pas uniquement centralisé », précise la jeune femme.

Convaincue que la diaspora malgache a un immense potentiel, tant intellectuel que financier, tant dans son savoir que par sa diversité, Miako Rasolondraibe reste cependant réaliste et constate que la fuite de cerveaux à Madagascar est un véritable cancer pour le développement du pays. « Pourtant l’immense réservoir de connaissances, de richesse culturelle, de richesse d’expertise que détient la diaspora y pourrait suffire à bouleverser l’océan Indien ! » En parlant de fuite de cerveaux, cette dernière compte bien s’installer définitivement à Madagascar d’ici quelques années. On ne peut que l’y encourager !

© Photo : Manitriniaina Ramarozaka

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