MeyNö : Mais si !
16 octobre 2018 - Diaspora HexagoneNo Comment   //   1622 Views   //   N°: 105

« Les aquarelles de couleurs qu’offrent le marché de Cocody à Abidjan, tout autant que le coucher de soleil sur une plage de Mahajanga, suffisent à nous insuffler l’idée pour une collection. » Originaire de Madagascar, Andrianina Sidibe, 39 ans, est la cofondatrice de la marque de maroquinerie et bijoux MeyNö 100 % « Made in Africa ».

C’est à 19 ans qu’Andrianina quitte Madagascar dans l’objectif de poursuivre ses études supérieures en France. Depuis son départ, cette dernière a très peu eu d’occasion de revisiter son île rouge. « Je compte y retourner bientôt avec ma famille afin que les enfants découvrent et aiment ce pays autant que moi. » Diplômée d’un master I en langues étrangères de l’Université de Cergy-Pontoise, elle a travaillé plus d’une dizaine d’années dans le domaine de la communication dans le secteur de la cosmétique avant de lancer sa propre marque, MeyNö, avec son amie Claudia. « MeyNö est née de la contraction de Niamey, la capitale du Niger où nous nous sommes connues Claudia et moi à l’âge de 11 ans, et de Noah, le prénom de mon fils et filleul de Claudia. »

Deux longues années de recherches de prestataires, artisans et fournisseurs, s’ensuivent pour répondre aux exigences de leur cahier des charges. Et c’est en 2015 que MeyNö lance enfin sa plate-forme de vente en ligne : meyno.com. Trois gamme sont proposées : Casual Style, Urban Chic et Night Out, et à chaque gamme son budget. « Notre première collection – la Collection Première justement – a été très bien accueillie. Nous avons, depuis le début de MeyNö, lancé quatre collections principales et deux collections capsules. » Une collection capsule, jeune fashionista, désigne une ligne de vêtements composée de quelques pièces en série limitée, diffusée pendant un temps assez court, mais qui se placeront dans la gamme.

À travers MeyNö, Andrianina et Claudia souhaitent mettre en avant la culture et le savoir-faire africains tout en restant exigeant sur la qualité. « Nos pochettes, sacs et bijoux portent également l’empreinte de notre métissage, car bien qu’Africaines ayant grandi en Afrique, nous avons également vécu et voyagé plusieurs années à travers le monde, parcourant le continent nord-américain aussi bien qu’européen, asiatique… » Pour leur collection Ivory, en hommage à la Côte d’Ivoire, le palmier doum, les cuirs et daims de leurs sacs provenaient tout droit du… Maroc. Mais les tissus, les pagnes baoulé (tenue traditionnelle de Côte d’Ivoire) et les poids (à peser l’or) Akan des bijoux venaient d’Abidjan !

Les fondatrices de la marque veulent avant tout placer l’humain et l’équitable au cœur de leur préoccupation, d’où leur recherche d’artisans dans différents pays du continent africains. « Nous travaillons avec des ateliers de qualité au Maroc et au Congo RDC, avec des tanneurs qui, depuis plusieurs générations, que ce soit en France ou au Maroc, privilégient le tannage végétal. » S’inspirant de leurs voyages et rencontres, mais aussi des modes occidentale et africaine rassemblées en une, la marque MeyNö est riche en culture et diversité. En un mot mondialisée.

Particulièrement sensibles à la cause du genre, Andrianina et Claudia, s’engagent dans l’accès au travail des femmes africaines, et là, c’est vrai, il y a du boulot ! Actuellement à la recherche d’un sourcing (fournisseur) à Madagascar, les fondatrices de MeyNö souhaiteraient travailler avec une coopérative – « de femmes de préférence » -, afin d’établir un partenariat sur le long terme dans l’objectif de mettre en avant les nombreux savoir-faire africains. Chiche ?

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