Maryse Ngalula : « L’Afrique au féminin »
26 décembre 2012 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   1564 Views   //   N°: 35

Elle a donné le 9 novembre un concert unique à l’IFM aux côtés du chanteur guinéen Élie Kamano et de la valihiste Linda Volahasiniaina.
Un choix assumé car la chanteuse congolaise milite pour la reconnaissance des femmes musiciennes. 

Le public malgache a énormément apprécié ta musique très rythmée et dansante. Comment la définirais-tu ?
À la base c’est du mutuashi, une musique traditionnelle de la République démocratique du Congo.
Tout le monde sait que le blues américain vient d’Afrique, disons que c’est notre blues à nous, avec les mêmes sonorités, les mêmes accords.
Au fil des échanges avec d’autres musiciens, ça a fini par se mélanger et à aboutir à cette fusion qu’on entend aujourd’hui.

Quant à la danse, c’est à la fois un héritage de ma famille et celui de ma tribu, les Luba du Kasaï.
Là-bas, les hommes comme les femmes aiment les danses qui secouent ; ce que j’ai montré n’est rien comparé à eux ! 

La femme occupe une grande place dans tes chansons. Te considères-tu comme une féministe ?
Mes chansons traitent de la vie sociale et donc de la condition féminine.
Je ne suis pas ce qui s’appelle une engagée, je reste d’abord une artiste, mais je me considère tout de même comme une activiste.
Au Congo, j’ai mis en place une structure appelée Akacia, destinée aux femmes musiciennes toujours un peu en retrait par rapport aux hommes.
Nous organisons des ateliers, des rencontres, des spectacles.
Mon album Ma différence, sorti l’an passé, évoque cette expérience. Nous sommes tous différents, alors pourquoi ne pas chercher d’abord ce qui nous rassemble ?

Ta collaboration sur scène avec la valihiste Linda Volahasiniaina annonce-t-elle quelque chose d’équivalent à Akacia pour Madagascar ?
C’était en partie improvisé. Nous nous sommes aperçus qu’un de nos instruments n’avait pas été embarqué avec nous, il fallait donc le remplacer.
Sur ce, Vola nous a été présentée par les responsables de l’IFM (Institut français de Madagascar).
On a beaucoup aimé ce qu’elle fait et l’idée de jouer ensemble s’est vite imposée.
La maison de production que j’ai créée pourrait effectivement s’étendre en dehors du Congo, et pourquoi pas à Madagascar, mais pour l’instant ce n’est encore qu’un projet.

Propos recueillis par #JoroAndrianasolo

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