Maroloko : Ça groove de mille feux
4 mai 2016 - CulturesNo Comment   //   1588 Views   //   N°: 76

Peu de jeunes groupes malgaches arrivent à proposer un groove qui sorte du commun. Parmi eux, les Maroloko. Leur dernière prestation pour le lancement de leur nouvel album Vakoka au centre culturel malgache, l’IKM (Ivon-toeran’ny kolontsaina malagasy), en a marqué plus d’un.

Dès le premier morceau, Maroloko se révèle. Leur album Vakoka (patrimoine) est un patchwork de sons traditionnels revisités, comme le nom du groupe le suggère (maroloko = multicolore). « Les membres étant issus des quatre coins de Madagascar, notre registre se veut une ode aux rythmiques traditionnelles de nos régions respectives », nous confie le guitariste Tantely Andriamasimanana, plus connu sous le nom de Talimanana. « Plus le rythme est fou, plus on aime ! » Leur passion de la musique traditionnelle n’en fait pas des mélomanes fermés sur leur héritage. Bien au contraire ! Leur son oscille entre le beko et le ba gasy (genres musicaux), le tout saupoudré d’une teinte de jazz.

Les trois mélomanes aguerris, Talimanana (guitare), Njaraniaina Tahiana Rabearijaona (voix) et Elysée Razakamanana (spécialisé dans le ba gasy) se sont rencontrés en 2010, « dans un cabaret aux couleurs gasy-gasy, au pub Le Chill-Out. Nous n’étions que trois et nous sentions qu’il manquait des instruments comme les percussions et les accessoires pour produire du traditionnel comme on l’aime. » Puis ils ont rapidement croisé le percussionniste Litsa Kely qui s’est intégré tout naturellement au groupe. Et est sorti le single N’aiza n’aiza (Partout) la même année.

Maroloko est engagé dans la redynamisation de la tradition ; leurs paroles épousent les différents dialectes existants. « Nous parlons surtout le dialecte du Sud et de l’Est, notamment le Vakiniadiana. Nous avons une multitude de mots ne serait-ce que pour parler de… la manière de parler ! Pourquoi ne pas mettre tout cela en avant ? » En s’y attelant, Maroloko chante le quotidien, comme la relation entre les parents et leurs enfants en milieu rural. Le groupe est aussi attaché à la préservation de l’environnement, thème qui restera banal tant que rien ne sera fait, et qu’ils ont su coucher sur des notes subtiles. On peut sentir un certain engagement lorsque Maroloko chante Lomay laholo (Hâtons-nous) ou Hiary ity voary (Pour protéger l’environnement). Un propos musical qui lui a valu de se faire remarquer lors de la 12e édition du Festival des musiques vivantes d’Angaredona en 2015, lors de leur showcase au Centre de ressources des arts actuels de Madagascar en mars, et pendant le concert de promotion de leur nouvel album Vakoka à l’Ivon-toeran’ny kolontsaina malagasy en avril. Maroloko n’en finit pas de faire parler de lui. Alors bon groove les gars !

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