Mandimby Maharo : « Blog à part »
6 mars 2019 - MédiasNo Comment   //   3848 Views   //   N°: 110

Élu parmi les meilleurs blogs malgaches dans la catégorie « Kolo Gasy » par Best of Malagasy Blogs, Culture261 combine articles, vidéos et photos. Pour son fondateur, Mandimby Maharo, se tourner vers le numérique permet d’avoir un meilleur accès à la culture qui demeure, plus que jamais, un facteur de cohésion sociale.

Comment est né Culture261 ?
Je l’ai créé en 2016. Je suis parti du constat qu’il n’y avait malheureusement pas assez d’articles de fond sur la culture à Madagascar alors que la culture occupe une vraie place dans notre vie quotidienne. Comme je ne voulais pas intégrer une entité déjà existante ou faire des choses pour les médias traditionnels, j’ai décidé de créer un blog. En tant que journaliste, bloggeur et vidéaste en activité depuis une dizaine d’années, je voulais combiner tout cela sur une même plate-forme. Quand on parle de culture, on pense art mais moi j’aborde la culture dans sa globalité.

C’est-à-dire ?
Je parle de politique culturelle, de patrimoine, d’histoire et bien sûr de l’art avec des interviews d’artistes dans tous les domaines. Il y a deux choses qui me motivent pour écrire : la pertinence et l’innovation. Mais depuis deux ans, je me concentre davantage à la critique de films étant moi-même dans la partie. Je suis membre d’un réseau qui s’appelle Talents ainsi que de l’Association des critiques de cinéma à Madagascar et en Afrique. Je ne fais pas que de la critique, j’aborde aussi des sujets plus généraux comme la politique du cinéma à Madagascar, en Afrique et ailleurs ou comment développer l’industrie du cinéma à Madagascar.

Quelle est la force d’un blog ?
Par rapport à une version papier, le blog est plus accessible et gratuit. Par rapport à la valeur en tant que blog, c’est la liberté d’expression, la possibilité d’intégrer des vidéos, des photos, des articles mais surtout l’interactivité. C’est grâce à cela que les idées mûrissent. Aujourd’hui, je constate qu’il y a de plus en plus de blogs abordant des sujets spécifiques comme la politique, l’économie… Les gens commencent à comprendre qu’il ne suffit pas juste de regarder mais qu’il faut aussi oser s’exprimer. Aujourd’hui, il existe d’autres formats comme les vlogs qui utilisent uniquement la vidéo comme support, les podcasts, les sketchings, les blogs de photos qui enrichissent le monde du blogging à Madagascar.

Une réelle révolution numérique pour Madagascar ?
Il y a quelques années, quand on avait 300 ou 400 visites sur son blog, c’était déjà super. Aujourd’hui, quand on regarde les statistiques, on peut atteindre 10 000 voire 40 000 lecteurs par article. Les gens commencent vraiment à s’intéresser et à apprécier le numérique. Nos plus grands lecteurs restent la diaspora de France, des États-Unis, du Canada et aussi de l’Afrique. C’est pour cette raison que j’investis énormément dans les réseaux sociaux.

Tes projets ?
Je vais travailler sur de longs formats pour les vidéos, en collaboration avec de vrais cinéastes, réalisateurs et vidéastes. Ce seront des films toujours en relation avec la culture à Madagascar, par exemple, sur le Savika. Il est important de mettre nos traditions en valeur et surtout d’avoir des archives, notre plus grand problème. Grâce aux artistes et aux acteurs privés qui diffusent des messages culturels, il y a une meilleure compréhension mutuelle et plus de tolérance. Ils font bouger les choses, l’État n’a rien fait pour la culture. Ces gens-là ont pris conscience que la culture a sa place, ils se sont mobilisés pour que la culture survive.

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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