Madirokely-Ambatoloaka : Au rythme d’une plage
5 juin 2012 - EscalesNo Comment   //   2012 Views   //   N°: 29

Tout a été écrit, filmé et largement commenté des activités nocturnes d’Ambatoloaka et Madirokely. Ces deux plages, qui n’en forment qu’une, gardent néanmoins un caractère authentique. 

Commençons par décrire ces scènes matinales que les quelques fêtards ne pourront jamais observer. Quand les gardiens de zébus amènent leurs bêtes faire trempette entre les boutres, les piroguiers qui partent en mer se fraient un passage entre ces nouveaux écueils surgis des flots que sont les superbes paires de cornes… Des jeunes enfants se baignent au petit matin lâchant des cris de joie comme s’ils découvraient la mer pour la première fois : eux qui sont pratiquement nés dedans…

Dans des pirogues échouées en surplomb, d’autres bambins miment les gestes ancestraux des pêcheurs Sakalava. Combien d’imposants marlins ont dû périr, après des luttes homériques dignes d’Hemingway dans leur féconde imagination ? À peine plus grands, leurs frères et cousins, en équilibre sur des rochers, propulsent leurs premiers hameçons dans les flots. 

De la végétation, qui s’accroche désespérément aux parois de la falaise qui les domine, surgissent… des lémuriens ! Leurs grandes soeurs, par groupes de trois ou quatre, tirent leurs filets le long de la plage. La friture est abondante. Le repas est garanti.

Vers le milieu de l’après-midi, les pêcheurs – les vrais – reviendront, toutes voiles déployées, vers les rivages où seront débarqués les poissons de toutes espèces. Les femmes les attendent en papotant, prêtes à les trier et nettoyer. Les plus belles prises seront proposées aux nombreux hôtels tout proches.

À la messe de 8 heures en ce paisible dimanche, la petite église d’Ambatoloaka regorge de monde. À l’extérieur, les étraves de bateaux font office de prie-Dieu. Les génuflexions s’effectuent sur le sable. Les airs de salegy du café voisin se mêlent aux chants religieux. À quelques encablures (véritable embarquement pour Cythère), le départ des excursions voit se mêler des touristes tartinés de crème solaire, des femmes parées de lambas multicolores, prêtes à leur vendre des fruits, et des guides qui leur proposent « monts et merveilles ».

Le dimanche, dans l’après-midi, les jeunes s’approprient la plage notamment à hauteur de Madirokely. Une vieille sono hurlante, quelques verres de bière et la fête est à son comble jusqu’au coucher du soleil. En semaine, c’est dans un calme absolu que, le soir venu, les hauteurs d’Ambatoloaka s’embrasent littéralement.

Les brodeuses ont commencé leur journée à l’ombre d’un tamarinier. Elles haranguent les passants tout en s’adonnant au point richelieu. Les fruits de leur travail flottent au vent…

Et puisque rien, en ce bas monde n’est jamais parfait, des touristes pianotent sur leurs ordinateurs portables en quête des dernières nouvelles de la bourse ou autres conflits qui enflamment la planète. Au-dessus d’eux, les palmes de cocotiers s’agitent au moindre souffle… Les alizés les berceront longtemps encore après que les crises auront été résolues et que les guerres auront choisi leur camp. Nos hôtes devraient lever les yeux… la réponse à leurs questions métaphysiques se trouve au-dessus de leur tête… 

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