Les dessous de Dim
14 août 2014 - VintageNo Comment   //   2875 Views   //   N°: 55

Qui n’a pas en tête la petite musique de Dim, ces jambes interminables qui font la fête aux collants ? La marque française qui a su si bien habiller la minijupe des années soixante demeure l’un des grands noms de la lingerie pour femmes… et des dessous pour hommes. 

 

Lorsqu’il ouvre en 1953 à Troyes sa petite société de tissage, l’ingénieur agronome Bernard Giberstein est convaincu d’une chose : le bas en nylon apporté en Europe par les Américains (avec le jazz, les chewing-gums et les pin-up) va à jamais détrôner le bas de soie. En 1956, il lance le Bas Dimanche, le premier bas français « sans couture », autrement dit fabriqué d’une pièce à partir de cette matière synthétique très élastique qu’est le nylon. Et comme il est aisé de le produire en grande quantité, les prix chutent et les dessous chics se démocratisent en proportion. En 1962, le Bas Dimanche représente déjà le quart du marché français du bas et est à l’origine du nouveau nom de Dim qui est donné à la société. 

Surtout, Dim va négocier avec bonheur la grande révolution culturelle de 1966, celle du collant !

Ce dernier apparaît bien plus indiqué que le bas pour porter la minijupe réinventée par Mary Quant en 1962 et popularisée par Courrèges. C’est le règne des longues jambes interminables rythmées par la fameuse musique des spots publicitaires (ta la tata ta-ta), un standard de jazz signé Lalo Schifrin. Dim devient en 1970 le deuxième fabricant mondial de collants, mais l’euphorie est de courte durée, car le début des années soixante-dix marque le grand retour des pantalons pour femmes… et la chute inexorable du collant. Envoyé au tapis, Dim est sauvé de justesse par Bic en 1973 tandis que Giberstein quitte le groupe deux ans plus tard. 

Avec le rachat de la marque par le groupe américain Sara Lee en 1989 puis par Sun Capital Partners en 2006, un fonds d’investissement américain ayant déjà renfloué Wonderbra et Playtex, c’est clairement la fin de la période française pour Dim qui n’a plus aujourd’hui qu’une seule usine en France. Pour autant, la marque reste au créneau de la lingerie féminine et des sous-vêtements masculins (sans oublier chaussettes, maillots de bain, vêtements de nuit pour enfants ou lignes de maquillage). Avec encore de « beaux restes » comme les collants Ventre Plat (1993) ou la lingerie Dim Osmose (2007) intégrant le silicone dans ses soutiensgorge. Mais peut-on être et avoir été ? 

Andoniaina Bernard

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