Lemurs Forest Camp : Pour un tourisme durable
5 février 2013 - EscalesNo Comment   //   1520 Views   //   N°: 37

Les 2 500 ha de la réserve forestière de Ialatsara, un des derniers résidus de la forêt primaire des Hauts Plateaux, abritent de nombreux lémuriens, caméléons et autres espèces endémiques. Et le Lemurs Forest Camp, un campement plein de charme.

Le chemin est sinueux, abîmé par les ravinements réguliers. De part et d’autre, un sous-bois touffu et humide, dominé par des arbres gigantesques qui lancent leur tronc vers le ciel. C’est la forêt de Ialatsara, au Nord de Fianarantsoa, qui fait partie des dernières forêts dites primaires d’altitude, fragmentée entre Ambositra au nord et Vondrozo au sud-est, en passant par Ranomafana et l’Andrigitra : un biotope unique, où fleurissent de nombreux végétaux et animaux endémiques, dont sept espèces de caméléons et six de lémuriens. Une forte densité, qui s’explique par le caractère résiduel de la réserve. « la forêt disparaît progressivement tout autour, et les animaux se réfugient dans cet îlot », explique Daniel, gérant de la réserve.

Après 15 ans en France, ce vétérinaire de formation revient dans son pays natal avec sa femme et ses enfants. Toute la famille se passionne alors pour la conservation de la forêt et sa biodiversité. En 2002, il reçoit 2 500 hectares de forêt en concession gérance. En échange d’un loyer, il doit surveiller la réserve et peut y accueillir des visiteurs, touristes ou chercheurs. « Au début, on voulait installer des campements mobiles pour visiter la réserve sans l’abîmer. Progressivement, on s’est un peu installé, mais l’ambiance campement demeure ».

Des toiles de tente sur des murs de bois, cramponnés au sommet de pentes escarpées, les onze bungalows surplombent légèrement la forêt. De leur terrasse tout en bois, on respire les odeurs, les couleurs et la grande diversité des bruissements. Un peu à l’écart du campement, une ferme permet de nourrir en partie la famille, les employés et les visiteurs. On y croise des centaines de lapins, des chèvres, poulets, cochons ainsi qu’un vaste potager. Tous les produits frais sont cuisinés avec un vrai savoir-faire : confiture à la rhubarbe, lapin à la moutarde, tarte aux fraises. C’est simple, c’est excellent et c’est reposant.

Mais devant la simplicité apparente se cache un combat quotidien pour protéger un espace unique convoité pour ses richesses naturelles. « La forêt ne doit être ni exploitée, ni entravée par l’homme qui n’y est qu’un simple visiteur. C’est notre ligne de conduite, mais tout le monde ne peut pas la partager. » Depuis des années, la forêt brûle, les lémuriens disparaissent et le Lemurs camp se trouve pris dans un conflit d’intérêts qui le dépasse, entre l’homme et la nature. 

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