Léa Rakotondratsimba : « Dessine-moi ton rêve »
5 juin 2015 - Cousins-cousinesNo Comment   //   2689 Views   //   N°: 65

À travers l’atelier « D essine-moi ton rêve » initié par l’association Aina, enfance et avenir, Léa Rakotondratsimba réussi le délicat exercice de faire se toucher les imaginaires des enfants malgaches et réunionnais. Comme un écho de sa propre histoire. 

« S’il te plaît, Léa, dessine-moi un zébu… » L’ensemble des adhérents, sympathisants et bénévoles de l’association Aina, enfance et avenir se sont retrouvés en ce premier dimanche de mai pour un pique-nique géant. Trois cents personnes ont fait la queue pour déguster un délicieux ravitoto (feuilles de manioc hachées, traditionnellement servies avec du porc) confectionné par l’équipe du restaurant Chez Rose, à La Saline. 

Pendant que, sur le sable, David Sicard et Hanitra enchantent le public de leurs douces mélodies, Léa Rakotondratsimba tisse le lien entre les enfants réunionnais et les enfants du centre d’accueil de Malaza. L’atelier « Dessine-moi ton rêve » permet aux enfants réunionnais de s’exprimer en réponse à des dessins d’enfants malgaches exposés sur un stand. 

L’imaginaire des enfants malgaches est très orienté sur la vie agricole. L’occasion pour Léa de faire découvrir aux petits Réunionnais les « vaches avec une bosse » ou encore le mode de culture de cet aliment qu’ils ont chaque jour dans leur assiette, à partir de nombreux dessins représentant des scènes de vie dans les rizières.

Si Léa, originaire d’Antananarivo, est présente sur ce stand de La Réunion en ce dimanche de mai, c’est un peu parce que deux accompagnements de fin de vie dans sa famille ont marqué et changé sa destinée. Formée à Madagascar au génie civil, elle ouvre par la suite deux boutiques de prêt-à-porter à Mahajanga, mais le commerce n’est pas non plus ce qui la transporte.

Pendant deux années, elle prépare et obtient à La Réunion un diplôme français de technicienne de l’intervention sociale et familiale. Elle conforte son nouveau choix professionnel par son implication auprès de personnes âgées isolées à leurs domiciles, ou encore d’enfants éloignés de leur famille par la justice pour cause de carence éducative ou de violences familiales.

Léa regrette que l’accompagnement social des personnes les plus fragiles n’existe pas vraiment à Madagascar. Si son plus grand souhait est de revenir au pays pour mettre ses compétences au service des plus démunis, elle continue à travers ses implications bénévoles à créer du lien en se servant de l’imaginaire florissant des enfants… Parce que l’« on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux », comme l’écrit Saint-Exupéry dans Le Petit Prince…  
 

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