Kew Madagascar : On n’oublie pas les orchidées !
22 décembre 2016 - NatureNo Comment   //   3138 Views   //   N°: 83

La biodiversité de la Grande Île est d’une richesse inouïe. Dans notre patrimoine figure les orchidées, des plantes que les représentants à Madagascar du Centre de conservation des jardins botaniques royaux de Kew (Kew Royal Botanical Gardens) entendent répertorier et conserver.

Les anglais sont célèbres pour leur jardin. Une esthétique unique, des fleurs à profusion et de grandes serres pour pallier les vicissitudes du climat. Ce sont quelques caractéristiques qui font de ces gardens des havres de paix tout droit sortis d’un roman de Jane Austen. Les jardins botaniques royaux de Kew à Londres possèdent l’une des plus grandes collections de plantes au monde sur une superficie de 121 hectares. Madagascar est l’un des rares pays en dehors du Royaume-Uni où les jardins de Kew ont une activité pérenne, et cela depuis 2009. Selon Tianjanahary Randriamboavonjy, responsable du projet de conservation, « il y a plusieurs projets sur lesquels travaillent Kew Madagascar : l’agroforesterie et les nouvelles aires protégées du massif d’Itremo à Ambatofinandrahana en font partie, et plus spécifiquement l’igname et les orchidées. »

Une fine équipe de spécialistes menée par Landy Rajaovelona s’occupe plus particulièrement de cette fameuse plante tropicale.

Leur travail consiste à collecter les orchidées sur terrain, à les identifier et à enfaire une conservation ex situ c’est-à-dire constituer une banque de graines. Certaines de ces graines sont envoyées à la Millenium Seed Bank de Londres, la plus grande banque de graines au monde. À ce jour, 960 espèces d’orchidées, avec des noms scientifiques acceptés, ont pu être répertoriés, un nombre incroyable quand on sait que 90 % d’entre elles sont endémiques de Madagascar ! Les plus récentes découvertes faites par les chercheurs de Kew Madagascar figure dans la famille des Cynorkis dont pas moins d’une dizaine d’espèces sont maintenant en cours d’identification. Selon ces experts, la région orientale est la plus prolifique en matière d’orchidées, car elles aiment les forêts humides.

Toutes les actions entreprises par Kew s’alignent sur une stratégie globale pour la conservation des plantes pour la période 2011-2020. Parmi les ennemis de l’orchidée figure le feu de brousse, les exploitations minières, mais également la collecte illicite. Cela étant, depuis quelques années, il y a une large expansion du marché des orchidées. La Thaïlande et l’Indonésie sont parmi les plus grands vendeurs, et la Hollande est le pays qui fournit l’une des plus grandes quantités d’orchidées élevées sous serre.

Ce boom du marché s’est accompagné d’une explosion du commerce illicite. Selon une étude menée en 2015 par le réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages (Traffic), basé à Selangor (Malaisie), des dizaines de milliers de variétés florales circulent illégalement autour du globe. L’occasion de rappeler que Madagascar a signé la convention sur le Commerce international sur les espèces sauvages (CITES) qui oblige tout exploitant à détenir un permis d’importation et d’exportation pour les plantes sauvages dont font partie les Orchidaceae.

Contact
Tiana ANDRIAMBOAVONY : 033 09 809 85

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